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Casino : à Saint-Etienne, colère et inquiétude des salariés, avant une semaine décisive - Le Monde

Manifestation face à la détérioration de la situation commerciale du détaillant à Saint-Etienne, dans le centre-est de la France, le 17 décembre 2023.

Micro en main, débout sur les marches de l’hôtel de ville de Saint-Etienne, Nathalie Devienne entame son discours, en tenant sa feuille d’une main tremblante. « Il est venu le temps des explications… Nous sommes viscéralement attachés à notre entreprise, depuis tant d’années… », déclare la porte-parole de l’intersyndicale (FO, CGT, UNSA, CFE-CGC, CFDT). Soudain, les larmes coulent. Encouragée par ses camarades, la secrétaire générale FNTA-FO Casino poursuit d’une voix chevrotante, comme si toute l’émotion de la foule passait par sa voix brisée. La syndicaliste résume les sentiments multiples qui agitent les effectifs du groupe Casino, en cette froide matinée du dimanche 17 décembre. Elle dénonce « les stratégies incohérentes », « les nombreuses alertes venues du terrain » et, surtout, le sentiment de « trahison » qui prédomine.

Près de 2 000 personnes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale, rassemblées devant le siège social de Casino, avant de défiler jusqu’à l’hôtel de ville. Salariés, retraités, familles, élus, toute la population est dans l’expectative, partagée entre colère et résignation, avant une semaine décisive. Une réunion de la direction avec les syndicats est prévue mardi 19 décembre, la veille d’une réunion des créanciers, appelés à se prononcer sur le plan de restructuration du groupe aux 50 000 salariés en France.

Lors d’un rassemblement à Saint-Etienne, à l’appel de l’intersyndicale de Casino, le 17 décembre 2023.

Sur les 400 magasins sous enseigne Casino, 291 hypermarchés et 53 Géant Casino seraient cédés, répartis entre plusieurs repreneurs, sans aucune précision sur les conséquences sociales. Quelque 18 000 personnes seraient concernées. Le groupe développé par Jean-Charles Naouri possède plus de 9 000 magasins, dont beaucoup d’établissements de proximité (Petit Casino, Vival, Sherpa, Spar), mais aussi les enseignes Monoprix, Naturalia, Franprix.

« On est sidérés en voyant le groupe se disloquer »

« Nous sommes dans le flou le plus total. Nous ne savons pas ce que va devenir notre emploi. Tout ce que nous savons, nous l’apprenons dans la presse », déplore Nelly Berthet, 46 ans. Embauchée dans le premier Géant de l’histoire de Casino, dans le quartier stéphanois de Monthieu en 1998, la quadragénaire travaille désormais au siège du groupe, qui compte 2 000 salariés, en face de la gare de Châteaucreux. « Nous ne pouvons pas nous projeter. On aimerait entendre des bonnes nouvelles, on est plutôt sidérés en voyant le groupe se disloquer. On n’osait pas imaginer que cela puisse arriver un jour », ajoute Pascal Gomez, 51 ans, vingt-trois ans de carrière chez Casino, venu manifester avec sa fille.

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