Grand ravalement de façade en vue dans les galeries commerciales ou aux abords des ronds-points. Le groupe Casino a annoncé, lundi 18 décembre, qu’il était entré en négociations exclusives avec Intermarché et Auchan, afin de leur céder 313 magasins – ayant réalisé un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros en 2022 (hors essence) – pour un prix de 1,35 milliard d’euros. Le distributeur stéphanois s’apprête ainsi à vendre la quasi-totalité de ses hypermarchés et supermarchés : seules 13 grandes surfaces en Corse ne sont pas concernées par cette opération. Quant aux 56 magasins franchisés sous bannière Casino, ils détermineront par la suite s’ils souhaitent ou non rejoindre ces enseignes.
L’affaire a été rondement menée. Le groupe dirigé par Jean-Charles Naouri avait demandé à ses concurrents de manifester leur intérêt le 29 novembre. Le tandem Les Mousquetaires-Auchan était le seul à proposer un rachat de l’essentiel du périmètre mis en vente. Mais Casino a pu organiser une compétition en agglomérant les offres complémentaires des autres enseignes. L’allemand Lidl proposait de reprendre la totalité des supermarchés. E.Leclerc avait ciblé quelques hypermarchés. Et Carrefour avait établi une liste de quelque 80 magasins (dont de nombreux franchisés) sur lesquels il s’est porté candidat, sous réserve toutefois que Casino lui cède en même temps ses magasins de proximité (Spar, Petit Casino, Vival…) pour plus de 500 millions d’euros.
Un coup tactique de la part d’Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, car Casino n’avait pas mis en vente ses 6 300 supérettes et autres petits points de vente (stations-service, buralistes…). Objectif pour Carrefour, participer aux enchères afin de pousser Intermarché et Auchan à surenchérir, tout en affichant son appétit pour la proximité. Cette approche a fonctionné, en partie, car le duo a augmenté son offre de 100 millions d’euros dans le week-end pour s’assurer de distancer Lidl, très désireux de grossir de ce côté du Rhin. En revanche, les magasins de proximité restent, pour l’instant, dans le giron de Casino, au même titre que Monoprix, Franprix, Naturalia et CDiscount.
« Accompagnement social »
Si elle arrive à terme, la vente des hypermarchés et supermarchés permettra à Casino de se délester d’un foyer de pertes opérationnelles estimées à 500 millions d’euros en 2023. Mais les conséquences sur l’emploi seront lourdes. « L’ensemble des salariés des magasins transférés seraient repris par le Groupement Les Mousquetaires et Auchan Retail », précise un communiqué du vendeur, qui emploie 16 000 salariés dans les hypermarchés et supermarchés sous enseigne Casino sur un effectif total de 50 000 personnes en France.
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