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Rachat de Casino : « Casse sociale », magasins, proximité… Que va-t-il rester de l’enseigne ? - 20 Minutes

Un magasin de l'enseigne Casino. — Mourad ALLILI/SIPA

« En 2024, Casino n’existera peut-être plus et nos emplois vont disparaître. » C’est la crainte exprimée par Nathalie Devienne (FO), l’une des porte-parole de l’intersyndicale du groupe, dimanche, lors d’une manifestation à Saint-Etienne, où se trouve le siège de l'enseigne. Casino est entré en négociations avec ses concurrents Intermarché et Auchan pour leur vendre la quasi-totalité de ses super et hypermarchés, ce qui laisserait notamment dans son périmètre les enseignes Monoprix, Franprix et Cdiscount.

Quel avenir pour les emplois ?

La cession va toucher « environ 18.000 salariés » sur les 50.000 que compte le groupe en France, a affirmé mardi l’intersyndicale. Interrogée par l’AFP, la direction a, elle, évoqué un total de 12.248 emplois à temps plein concernés, notamment dans les 313 magasins qui pourraient être vendus : 241 supermarchés, 65 hypermarchés, trois sites drive, un Spar et trois Leader Price.

Selon l’intersyndicale, les discussions sont toujours en cours pour les entrepôts et devraient aboutir courant janvier. « Cinq des treize entrepôts seront sauvés », a déclaré mardi à l’Assemblée nationale le ministre délégué à l’Industrie, Roland Lescure. Il a redit que l’Etat serait attentif à la « préservation, autant que possible, de l’emploi à Saint-Etienne et dans l’ensemble du territoire ».

« Il va y avoir une casse sociale sans précédent au niveau du siège, où hier [lundi] la direction a fait des réunions d’information du personnel pour annoncer la mise en place d’un PSE [plan de sauvegarde de l’emploi] début janvier », a signalé Jean Pastor (CGT), autre porte-parole de l’intersyndicale. Et « un emploi Casino ne vaut pas un emploi Intermarché, où c’est le Far-West social », a-t-il accusé.

Un périmètre en baisse

Le périmètre du groupe, qui, fin 2022, comptait encore 200.000 salariés dans le monde, dont 50.000 en France, ne cesse de se réduire. En juillet, pourtant, son PDG pour encore quelques mois, Jean-Charles Naouri, disait dans Le Point n’avoir pas ménagé ses efforts pour que le groupe ne soit pas « cassé en morceaux, après un bain de sang ». Mais Casino est en train de se désengager d’Amérique latine et, rien qu’en France, le groupe a perdu ou pourrait perdre une partie très significative de sa surface commerciale.

Fin mai, il s’est engagé à céder au groupement Les Mousquetaires/Intermarché 119 magasins pesant au total 1,05 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Une soixantaine d’autres magasins, pesant 461 millions d’euros de chiffre d’affaires, pouvaient être vendus de manière optionnelle, si Casino en faisait « la demande », dans un délai de trois ans.

Les 313 super et hypermarchés concernés par les négociations exclusives annoncées lundi soir avec Auchan et, de nouveau, avec Les Mousquetaires/Intermarché, pèsent, selon Casino, environ 3,6 milliards d’euros hors taxes et hors essence. Casino est donc en passe de céder des magasins pesant au minimum 4,65 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit un petit tiers des 14,2 milliards (hors taxes) réalisés en 2022 en France.

Resteraient, outre le e-commerçant Cdiscount, la chaîne Monoprix, qui a réalisé 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022, via ses 858 points de vente (avec les magasins sous enseigne Naturalia), et Franprix, dont le chiffre d’affaires a atteint 1,5 milliard d’euros l’an dernier, dans 1.098 points de vente parmi lesquels 775 franchisés.

La question des commerces de proximité

Casino revendique aussi, dans sa documentation financière, un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros en 2022 pour son réseau de proximité, qui comptait à la fin de l’année dernière 6.313 magasins sous enseignes Spar, Vival, Le Petit Casino. Le groupe comptabilise également, dans ce réseau de proximité, les magasins Sherpa, présents notamment dans les stations de sports d’hiver.

Mais dans un communiqué publié lundi soir, Sherpa a précisé que ses 119 magasins n’appartenaient « en aucun cas à la branche proximité du groupe Casino », avec qui l’enseigne dispose d’un « contrat d’approvisionnement depuis 2009 ». Sherpa « reste indépendante et n’est à ce titre pas à vendre », a souligné cette enseigne.

Selon l’intersyndicale de Casino, la direction a déclaré avoir refusé l’offre faite par Carrefour pour racheter l’ensemble des magasins de proximité. Le député de la Loire Quentin Bataillon (Renaissance) avait déclaré à l’AFP lundi soir que le PDG du groupe Carrefour, Alexandre Bompard, lui avait présenté une offre portant « désormais uniquement sur les magasins de proximité du périmètre Casino », très majoritairement gérés en franchise.

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