Publié le 12 déc. 2023 à 17:55Mis à jour le 12 déc. 2023 à 18:32
La Bourse de Paris a atteint, ce mardi en séance, un nouveau record avant d’effacer ses gains. Le Cac 40, qui a poussé jusqu’à 7.582,47 points (+0,4%), dépassant ainsi son précédent sommet (7.581,26 points en avril), clôture à 7.543,55 points (-0,11%), dans un volume d’affaires faiblard de 2,8 milliards d’euros.
Le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie reste sur la table après la publication des derniers chiffres de l’inflation aux Etats-Unis. En novembre, l’indice des prix à la consommation dans la première puissance économique mondiale était en hausse de 0,1% sur un mois et de 3,1% sur un an (+4% hors alimentation, énergie et éléments volatils). La désinflation doit beaucoup à la baisse des prix de l’énergie. Le prix moyen de l’essence aux Etats-Unis, à 3,13 dollars le gallon (3,785 litres), est au plus bas depuis un an. Mais, comme le note l’économiste Stephen Juneau, de Bank of America Securities, le ralentissement de l’inflation « core » (-0,3% sur un mois contre -0,2% attendu) « s’étend » (-2,5% par mois sur une base annualisée de six mois) en dépit d’une augmentation de 1,6% des prix des voitures d’occasion ,« qui devrait s’inverser dans les prochains mois. »
En excluant les voitures d’occasion, l’indice des prix hors alimentation, énergie et éléments volatils a baissé de 0,6% d’un mois sur l’autre, sa plus forte contraction depuis avril 2020. « L’inflation diminue à un rythme d'escargot, mais elle va dans la bonne direction. Cela ne change rien au fait que le marché prévoit un desserrement monétaire d'ici à juin », réagit Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities. Les probabilités implicites calculées à partir des futures sur Fed Funds indiquent que le marché s'attend à une baisse des taux d'intérêt directeurs en mai (contre mars il y a une semaine).
Quatre des composantes du Cac 40 (Air Liquide, L’Oréal, Publicis et Safran) ont visité de nouveaux sommets. Hier, Airbus et Vinci avaient déjà poussé à des niveaux inédits. Au total, cette année, ce sont douze multinationales du Cac 40 qui ont signé des records en Bourse (Edenred, Hermès, LVMH, Pernod Ricard, Thales et TotalEnergies). L’équipementier électrique Schneider Electric (+0,59%) s’est rapproché encore un peu plus du sien aujourd’hui au point de retrouver une place dans le club fermé des entreprises qui valent plus de 100 milliards d�’euros sur le Cac 40, à la faveur d’un rebond de plus de 30% en près de deux mois (grâce aux anticipations de baisses des taux l’an prochain qui ont notamment soutenu les valeurs liées à la construction).
L’IA de Dassault Systèmes séduit
Le sidérurgiste ArcelorMittal, qui figure parmi les rares baisses sur l’année au sein de l’indice, a repris quelques fractions aujourd’hui alors que JPMorgan a relevé sa recommandation de « neutre » à « surpondérer ». A l’inverse, Morgan Stanley a dégradé son conseil sur Alstom (la plus forte chute du Cac 40 cette année après celle de Worldline) de « surpondérer » à « pondération en ligne ». L’équipementier ferroviaire, qui construit des trains mais aussi des systèmes de signalisation, était aujourd’hui lanterne rouge du Cac 40.
Dassault Systèmes (+0,98% aujourd’hui, +34% depuis le début de l’année) figure, a contrario, parmi les meilleures performances de l’indice parisien alors que, pourtant, dans le secteur des éditeurs de logiciels, Oracle chute de 11% à Wall Street. Les comptes du deuxième trimestre fiscal de l’américain ont déçu les investisseurs. Toutefois, la direction d’Oracle a déclaré que la demande pour ses fonctionnalités d’IA générative augmentait « à un rythme astronomique ». Dassault Systèmes, spécialisée dans la modélisation 3D, est l’une des quelques entreprises du Cac 40 qui permettent de jouer le boom de l’intelligence artificielle, utilisée notamment pour la conception générative de voitures ou d’avions. Elle travaille également à mettre au point un double numérique du cœur humain pour virtualiser les essais cliniques.
Dans le secteur de la santé, on retiendra surtout aujourd’hui le gain de plus de 6% de Carmat. Le cœur artificiel de la medtech française, un temps freinée dans son étude clinique Eficas par des problèmes d’approvisionnement, a été implanté sur un malade du cancer chez qui seule une ablation du muscle vital pouvait lui permettre de guérir. Il s’agit d’une première mondiale.
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