Agriculteurs en colère. À Marmande, le gérant du Super U sauve son magasin en montrant patte blanche - Sud Ouest

Après le Leclerc par deux fois et le Carrefour Market, le Super U de Marmande faisait office de cible de choix pour devenir le réceptacle de la colère des agriculteurs du Grand Marmandais ce samedi 27 janvier. D’autant que les JA et FDSEA mobilisés gardaient en travers de la gorge les mesures annoncées la veille par Gabriel Attal pour calmer la profession. Il s’en est fallu de peu, mais le gérant est parvenu à convaincre les syndicalistes qui ont visité son magasin qu’il n’était pas un parangon de la grande distribution qui écrase les paysans.

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Vers 17 heures, pourtant, le dirigeant n’en menait pas large, scrutant avec crainte et dépit le rond-point qui dessert sa grande surface pour tenter d’apercevoir le cortège de tracteurs et de remorques chargées de pneus, fumier et lisier. À l’arrivée du convoi, le dialogue s’est noué tant bien que mal avec les agriculteurs, dont Alain Briffeille, secrétaire général de la FDSEA 47, qui veillait à ce que l’action se déroule du mieux possible. Et le gérant a réussi à retourner le syndicaliste lors d’une visite improvisée du magasin.

« On joue le jeu »

C’est le stand de fruits et légumes qui permettra d’appuyer la démonstration : « On travaille avec 180 producteurs locaux, on ne négocie pas, on prend les prix qu’ils nous proposent pour qu’ils puissent bien vivre et nous aussi. On travaille main dans la main avec eux. » Et le patron du Super U d’enchaîner sur sa relation avec l’abattoir d’Eymet pour s’approvisionner en viande, ou de citer tel producteur de miel dont il vend les pots. Dans l’assistance, un agriculteur achève de convaincre Alain Briffeille et la délégation : « C’est vrai qu’il joue le jeu. »

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Les JA et la FDSEA rebroussent chemin, au grand soulagement du gérant : « Il nous a montré qu’ils travaillent en direct avec les agriculteurs, sans passer par une centrale d’achat qui les étrangle », estime Alain Briffeille. Le magasin Aldi, à quelques mètres de là, n’aura pas cette chance et subira les assauts de la tonne à lisier, tout comme le Carrefour (une deuxième fois).

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