
Publié le 17 janv. 2024 à 12:19
La couleur rouge est de mise à la Bourse de Paris ce mercredi après que la présidente de la Banque centrale européenne a indiqué que l'été serait le moment le plus propice pour réduire les taux d'intérêt, balayant l’espoir des investisseurs d’une première détente au printemps.
A mi-séance, le Cac 40 perd 1,13% à 7.314,13 points dans un volume d’affaires de 610 millions d’euros. A New York, les contrats à terme sur indices boursiers suggèrent une ouverture en repli de l’ordre de 0,5%.
En direct depuis la Bloomberg House au Forum économique mondial de Davos, Christine Lagarde a jugé que les anticipations du marché concernant un assouplissement monétaire de la BCE n'aidaient pas à lutter contre l'inflation. Interrogée sur un consensus qui semble émerger au sein du conseil des gouverneurs sur une baisse de taux au cours de l'été, la patronne de l’institution a répondu : « Je dirais que c'est probable aussi », ajoutant qu’elle se doit de rester sur la réserve, du fait de la dépendance de l’orientation monétaire aux données économiques. « Il y a encore un niveau d'incertitude et certains indicateurs ne sont pas ancrés au niveau où nous voudrions les voir ».
Comme pour appuyer ces propos, les chiffres macroéconomiques de la matinée illustrent que le processus de désinflation peut être cahoteux. L’indice des prix à la consommation en zone euro a été confirmé en hausse de 2,9% sur un an en décembre, en accélération donc après les 2,4% de novembre. Au Royaume-Uni, l'inflation a augmenté pour atteindre 4% en glissement annuel en décembre alors que le marché anticipait un ralentissement de 0,1 point à 3,8%. Pas d’amélioration pour la version sous-jacente, qui s’est maintenue à 5,1%. Une épine dans le pied de la Banque d’Angleterre dont la réunion de politique monétaire est programmée le 1er février. L’indice Footsie à Londres sous-performe en reculant de 1,6%. « L'inflation ne pouvait pas être une ligne droite descendante, commente Luke Hickmore, d’abrdn. Les taux baisseront cette année, mais la spéculation du marché quant à la date et à l'ampleur des réductions sera très volatile ».
Des anticipations plus réalistes
Les marchés monétaires ont reporté d'avril à juin les anticipations d’une baisse d’un quart de point des taux directeurs en zone euro. Le rendement des titres allemands à deux ans - parmi les plus sensibles aux changements de politique monétaire – gagne près de cinq points de base pour atteindre 2,67%. En ce qui concerne la Réserve fédérale, l’outil FedWatch de CME Group montre là aussi un recalibrage des attentes, la probabilité d’une réduction en mars revenant sous les 62%, contre 77% vendredi dernier. Christopher Waller, gouverneur de la Fed, a appelé à la prudence hier sur l’orientation des taux d’intérêt en déclarant qu'une détente cette année était possible mais devrait se faire « méthodiquement et prudemment ». Selon Krishna Guha, vice-président d'Evercore ISI, ces commentaires soulignent qu'il n'est « pas nécessaire de se précipiter et qu’une baisse de taux en mars n’est pas dans ses plans ».
Les préoccupations sur la santé économique de la Chine sont également en toile de fond ce mercredi. Les statistiques publiées dans la nuit dressent toujours un tableau contrasté de la deuxième économie mondiale, qui a atteint l'objectif officiel de croissance annuelle, mais n'a pas réussi à se libérer de plusieurs freins qui entravent la demande intérieure et la confiance. Sans surprise, la croissance du PIB s’est établie à 5,2% en 2023, tandis que sur le seul mois de décembre les prix de l'immobilier ont connu leur plus forte baisse depuis 2015, et que les ventes au détail ont ralenti plus que prévu. Par ailleurs, le pays continue à perdre des habitants, du fait de l’augmentation des décès et de la diminution des naissances. La Chine continentale comptait 1,41 milliard d'habitants fin 2023, soit deux millions de moins qu’à fin 2022. « La croissance du PIB nominal de la Chine en 2023 est inférieure à la croissance du PIB réel, en raison de la pression déflationniste. La Chine croit à un rythme inférieur à son potentiel, a commenté Zhang Zhiwei, économiste en chef chez Pinpoint Asset Management. Avec la baisse des investissements dans le secteur immobilier, l'économie dépend davantage des secteurs manufacturier et des services. Cette transition prendra du temps ». Hong Kong, l’indice Hang Seng chutait de près de 4%, à un plus bas sur un an.
La morosité ambiante touche toutes les composantes du Cac 40, de Dassault Systèmes (-0,01%) à Unibail-Rodamco-Westfield (-3,4%), le secteur des foncières étant particulièrement sensible à la thématique des taux d’intérêt.
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0 Response to "Marche arrière toute à la Bourse de Paris, la BCE pourrait ne pas abaisser ses taux avant l'été, c'est Lagarde qui le dit désormais - Investir"
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