
D'abord Tesla, puis Volvo. Qui sera le prochain ? Dans le secteur automobile, les constructeurs tremblent à l'idée de revivre une deuxième crise logistique après celle provoquée par la pénurie de semi-conducteurs chinois le conflit en Ukraine. Aujourd'hui, tous les yeux sont rivés vers la mer Rouge, où les tensions sont montées d'un cran après les bombardements américains et anglais sur les navires des rebelles qui s'en prennent, avec des drones, aux navires de commerce, dans le détroit de Bab el-Mandeb.
Ce point de passage stratégique relie le golfe d'Aden à la mer Rouge, juste avant le Canal de Suez et concentre près de 30 % du commerce international des containers, dont de nombreux cargos transportant des matières premières, des pièces détachées ou des voitures. Résultat : les navires doivent contourner cette zone et passer par le Cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud, rallongeant le temps de trajet de 10 à 20 jours environ.
Tesla et Volvo arrêtent leurs usines
Des retards de livraisons anticipés par Tesla, qui a annoncé arrêter son usine de production à Berlin entre le 29 janvier et le 11 février, le justifiant par « un allongement considérable des temps de transport qui crée un vide dans les chaînes d'approvisionnement ». Quelques sous-secteurs du groupe devraient continuer de tourner et la production reprendra le 12 février à pleine puissance. Un arrêt qui étonne par sa durée. Certains analystes financiers voient plutôt un aspect bénéfique pour le constructeur pour cacher des difficultés plus profondes dans son usine.
Le constructeur américain n'est pourtant le seul à être impacté par les tensions en mer Rouge. Le constructeur suédois Volvo a également annoncé ce vendredi un arrêt de son usine belge de Gand, mais beaucoup moins longtemps. « Volvo cars, dont l'actionnaire majoritaire est le groupe chinois Geely, interrompra la semaine prochaine la production de son usine pendant trois jours en raison de retards causés par les tensions en mer Rouge », a déclaré le groupe en précisant que le retard d'approvisionnement concernait les boîtes de vitesse. Selon les spécialistes du secteur, d'autres constructeurs pourraient annoncer des fermetures d'usines prochainement, le temps d'organiser le changement de route maritime.
Les autres constructeurs sur le qui-vive
Interrogés par La Tribune, d'autres groupes comme les Chinois BYD, MG ou le Français Renault, lequel importe notamment la Dacia Spring, disent ne pas être impactés pour le moment, estimant disposer d'une logistique moins tendue que celle de Tesla. Pour autant, même si elle n'est « pas encore critique », la situation est suivie « attentivement ».
Ils craignent surtout les problèmes d'approvisionnement en matières premières pour construire les premières pièces des véhicules. « Lorsqu'il y avait un problème avec les semi-conducteurs, nous avons continué la production de voitures sans les équiper des pièces nécessitant ces semi-conducteurs », explique Renault. Problème : dans le cas de matières premières, c'est toute la chaîne qui doit s'arrêter.
D'autant que l'arrêt d'une usine peut entraîner des pertes importantes pour le constructeurs sur la durée puisqu'elle allonge les délais de livraisons de véhicules et peut donc freiner les clients dans leur achat. Le prix des voitures pourrait lui aussi augmenter avec l'allongement des durées de livraisons. Davantage de carburants, de marins, de ressources accroissent le coût du transport. Par conséquent, les armateurs ont tous doublé leur tarif du conteneur, passant de 3.000 dollars à 6.000 dollars en janvier après ces attaques. À titre d'exemple, cela représente 1 euro dans le prix d'une basket à 80 euros. Pour une voiture à 40.000 euros, la hausse de prix se situe autour de 400 euros.
Toutefois, la situation de crise devrait être maîtrisée rapidement, le temps pour les constructeurs de réorganiser leurs flux. Les spécialistes du secteur pensent également que la Chine pourrait se mêler au conflit, s'il perdure, puisqu'elle est fortement impactée par cette situation.
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