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Agriculteurs en colère : où l'État va-t-il trouver l'argent pour tenir ses promesses tout en faisant des économies ? - Sud Ouest

Adopté fin décembre, le budget 2024 est déjà obsolète, selon des élus de la majorité comme de l’opposition. D’autant qu’il a été bâti sur une prévision de croissance de 1,4 % à laquelle aucun économiste ne croit.

On attend un ministre

« On a terminé l’année plus bas que prévu », avec un déficit public en dérapage de deux milliards d’euros en 2023. « On vient de claquer quelques centaines de millions » pour l’agriculture. « Il faut prendre quelques décisions, peut-être geler une partie du budget » 2024, estime un cadre du groupe Renaissance.

Certes, les 400 millions d’euros promis aux agriculteurs relèvent de l’épaisseur du trait sur les plus de 1 600 milliards d’euros de dépenses publiques prévus cette année. Mais ils tombent mal

Mais « on va attendre qu’il y ait un ministre » des Comptes publics, ajoute cet élu, alors que l’ex-ministre Thomas Cazenave espère être reconduit quand le gouvernement sera complété, dans les jours qui viennent paraît-il.

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Certes, les 400 millions d’euros promis aux agriculteurs relèvent de l’épaisseur du trait sur les plus de 1 600 milliards d’euros de dépenses publiques prévus cette année. Mais ils tombent mal, alors que la France est 25e sur les 27 pays de l’Union européenne pour le ratio dette/PIB.

AESH, infirmières scolaires : rien sur le financement

Mardi dernier, lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal, qui a renouvelé sa promesse de baisser les impôts de 2 milliards d’euros pour les classes moyennes, ne s’est guère étendu sur la réduction des déficits. Mais il a répété « le cap » : repasser le déficit public sous la barre des 3 % du PIB en 2027, contre 4,9 % en 2023.

Durant son intervention, « il y a eu des nouvelles annonces de dépenses, pour la prise en charge des AESH (accompagnants des élèves handicapés) pendant le temps de cantine ou les infirmières scolaires, mais aucune information sur le financement », peste la LR Véronique Louwagie. « Il est grand temps que le gouvernement s’attelle à ce sujet du déficit ».

Revue d’économies à venir en mars

Le gouvernement a initié en novembre une revue de dépenses pour chercher des sources d’économies, en particulier dans le maquis des aides aux entreprises, et dans celui encore plus touffu des dispositifs médicaux. Les premières propositions sont attendues en mars, a confirmé Gabriel Attal.

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« On a lancé le travail très tôt. Nous voulons privilégier les transformations aux simples coups de rabot », souligne le rapporteur du budget Jean-René Cazeneuve (Renaissance). « Il est absolument primordial de tenir nos engagements pour échapper aux aléas des agences de notation ».

« Des décisions difficiles »

Dès début janvier, avant la crise agricole, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait prévenu que « des décisions difficiles » étaient à venir en termes d’économies.

L’État a déjà supprimé cette année la quasi-totalité des boucliers tarifaires mis en place pour lutter contre l’inflation. La hausse de l’électricité, entre 8,6 % et 9,8 % en février, est impopulaire tout comme celle des franchises sur les médicaments.

Mais Bercy ne cesse de répéter qu’il faudra économiser « au minimum » 12 milliards d’euros supplémentaires en 2025 pour respecter la trajectoire et les engagements européens de la France.

Parmi les pistes avancées à l’Assemblée, un cadre du groupe Renaissance plaide pour recentrer le crédit d'impôt recherche sur les PME ou augmenter la taxation sur les plus grandes successions.

« Prendre l’argent là où il est »

Durant les précédents budgets, les alliés du MoDem avaient quant à eux réclamé en vain une taxe sur les superdividendes puis sur les rachats d’actions des plus grandes entreprises, des mesures au rendement limité, mais dont les centristes soulignent la portée « symbolique » en matière de « justice fiscale ».

Dans l’opposition, « on attend toujours les économies structurelles » du gouvernement, grince le député RN Jean-Philippe Tanguy. « À chaque fois, ils redépensent. Avec les agriculteurs, ils font la politique du chèque au lieu d’affronter la grande distribution », estime-t-il.

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