Invité sur TF1 ce dimanche 18 février, le ministre de l'Économie a fortement abaissé la prévision de croissance française, à 1% en 2024. Il a également annoncé un nouveau plan d'économies d'environ 10 milliards d'euros.
Il n'avait plus le choix. Dans un contexte de ralentissement économique en Europe, et notamment en Allemagne, Bruno Le Maire a annoncé ce dimanche 18 février sur TF1 une forte révision à la baisse de la prévision de croissance française. Bercy table désormais sur une progression du PIB tricolore de 1% en 2024, contre 1,4% anticipé jusqu'alors.
Cet ajustement rend mécaniquement la promesse de Bruno Le Maire de ramener le déficit public à 4,4% fin 2024 plus difficile à tenir. Un objectif qu'il dit toutefois "maintenir".
Le ministre de l'Économie en a profité pour dévoiler un nouveau plan d'économies d'environ 10 milliards d'euros qui devrait passer par des coupes budgétaires dans tous les ministères.
L'État "va faire un effort immédiat de 10 milliards d'euros d'économies", a-t-il déclaré en annonçant notamment vouloir "réduire l'aide au développement de près d'un milliard d'euros".
"Chacun des ministères va être mis à contribution", assure-t-il.
Hors de question pour le gouvernement de laisser filer la dette, lui qui a fait du redressement des finances publiques une priorité du quinquennat. Bercy souhaite aussi éviter de voir la note de la France dégradée lors des prochaines évaluations des agences au printemps. Pour rappel, l'exécutif a promis de ramener le déficit sous les 3% en 2027 et la dette publique à 108,3% à même horizon.
Bruno Le Maire s'est également engagé comme "il le fait depuis sept ans" selon ses propos à "ne pas augmenter les impôts des Français" car les Français "en ont marre des impôts".
L'économie européenne au ralenti
Cela faisait plusieurs semaines que la prévision de croissance du gouvernement était mise en doute. Mi-janvier, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, jugeait déjà sur BFM Business le chiffre de 1,4% "un peu optimiste".
Les différents organismes de prévisions n'étaient pas davantage confiants. Fin janvier, les projections du FMI tablaient sur une croissance française de 1% en 2024, tandis que l'OCDE voit désormais le PIB tricolore augmenter de seulement 0,6% cette année, en recul de 0,2 point par rapport à ses prévisions de novembre.
Bruno Le Maire avait annoncé la couleur dès jeudi en livrant "un diagnostic sévère sur la situation économique européenne". "Tous les États européens sont en train de réviser leur croissance. L'Allemagne vient de le faire, d'autres États membres de la zone euro l'ont fait et je le ferai également dans les prochains jours", avait prévenu le ministre de l'Économie. Le même jour, la Commission européenne abaissait elle aussi sa prévision de croissance pour la zone euro, à 0,8% contre 1,2% anticipé jusqu'ici.
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