
Le groupe Casino a pris ce jeudi un nouveau départ en Bourse. La cotation a repris à Paris après un jour de suspension pendant lequel ont été réalisées les augmentations de capital qui permettent la restructuration financière du distributeur qui a été au bord de la faillite. Comme prévu, jeudi matin, un communiqué a confirmé le passage du groupe dans les mains du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky . L'ancien conseil d'administration a démissionné, ainsi que le PDG et ancien propriétaire Jean-Charles Naouri. Un nouveau board a été nommé qui a désigné l'ex de chez Metro Philippe Palazzi à la direction générale.
La bascule s'est faite au gré de l'injection d'1,2 milliard d'euros par Daniel Kretinsky et ses associés, le français Fimalac et le fonds anglais Attestor, injection qui a suivi l'écrasement de près de 5 milliards de dette. A 9 h 30 ce jeudi matin, le cours du nouveau Casino marquait une chute de 63 %, à 0,04 centime d'euro. Mais c'était de l'avis des spécialistes un ajustement essentiellement technique.
Plus la même structure du capital
« Le cours de Bourse de Casino est resté pendant longtemps étonnamment et artificiellement élevé malgré l'augmentation de capital massive à venir, sûrement à cause du poids de l'actionnariat individuel dans le capital… Les actionnaires individuels réalisent enfin depuis 3 jours que l'ampleur de l'augmentation de capital impliquait un cours de Bourse très bas de l'ordre de quelques centimes » commente Clément Genelot, analyste chez Bryan Garnier.
De fait, le groupe coté ce jeudi n'est pas le même que celui de mardi. L'ancien Casino avait fini par afficher une capitalisation boursière de 12 millions pour 110 millions d'actions. Le nouveau groupe a démarré avec une valorisation de 2,8 milliards pour 37 millions d'actions. Jean-Charles Naouri possédait 51 % de Casino. Le consortium Kretinsky détient la même participation majoritaire et les créanciers 25 % après transformation de leurs créances en capital. En deux jours, la valeur nominale d'une action a été divisée par 100.
« La baisse de jeudi ne reflète pas un quelconque sentiment, positif ou négatif, sur Casino » estime un spécialiste de la Bourse. Chez Casino, on considère que le marché est en position d'attente, notamment d'une première communication des nouveaux dirigeants. « C'est un ajustement technique », confirme un proche du dossier, qui reconnaît toutefois que c'est « un ajustement brutal ».
La nouvelle équipe, autour du président du nouveau board Laurent Pietraszewski et du nouveau directeur général Philippe Palazzi, aura la lourde de tâche de redresser un groupe recentré sur 800 Monoprix et 1.400 Franprix dans les grandes villes auxquels s'ajoute un dense réseau de 6.400 supérettes Petit Casino, Spar ou Sherpa sur tout le territoire. Le spécialiste du bio Naturalia complète le dispositif, avec Cdiscount.
300 millions d'investissement par an
Dans le plan d'affaires mis à jour fin 2023 après l'annonce de la cession des supers et hypers Casino, les repreneurs prévoyaient à l'horizon 2028 un chiffre d'affaires stable autour des 12 milliards d'euros, un Ebitda qui passerait de 124 millions en 2024 à 920 millions en 2028. Le flux de trésorerie disponible passerait d'une perte de 578 millions à un solde positif de 517 millions. Une enveloppe d'investissement de 300 millions par an jusqu'en 2028 est prévue. Les investisseurs jugeront sur pièce les effets de la relance lors de la présentation des premiers résultats.
Les nouveaux dirigeants de Casino devront aussi assumer et financer un plan social au siège historique de Saint-Etienne. Un proche du dossier estime que 80 % des 1.500 employés, soit 1.200 personnes, étaient dédiés aux supermarchés et aux hypermarchés qui ont été vendus à Intermarché et Auchan. Toutes ne seront pas affectées à des fonctions mutualisées avec Monoprix et Franprix.
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