Il y a de quoi pousser un joli Cocorico. C’est en effet à la France, et aux chantiers Naval Group, que les Pays-Bas ont décidé de faire confiance pour la construction de quatre sous-marins, dans le cadre d’un accord considéré comme une bouée de sauvetage potentielle pour l’industrie navale nationale. Les submersibles de type Barracuda, qui pourront opérer en eaux peu profondes et participer à des missions éloignées, remplaceront les quatre Walrus vieillissants de la flotte néerlandaise.
Naval Group s’est engagé à livrer les deux premiers sous-marins dans les dix ans suivant la signature du contrat, a précisé, vendredi 15 mars, le ministère néerlandais de la Défense dans un communiqué .
Un contrat de 4 à 6 milliards…
Comme le précisent nos confrères du Marin , ce Barracuda à propulsion conventionnelle pourra embarquer 30 armes (24 pour les Suffren), missiles antinavires, missiles de croisière et bien sûr torpilles, tirables depuis six tubes (quatre dans la marine française). « Constitués d’environ un million de pièces, les nouveaux sous-marins néerlandais de 82 mètres de long et 8,2 de large déplaceront 3 300 tonnes (99 m et 8,8 m respectivement pour les Suffren, pour 5 300 tonnes, à comparer aux 2 800 tonnes des Walrus actuels), pour un équipage de 35 marins (60 en France), au lieu des 55 nécessaires aux Walrus », détaillent nos confrères.
Le contrat, qui doit encore être négocié, entre dans la catégorie des achats supérieurs à 2,5 milliards d’euros et pourrait s’élever entre 4 et 6 milliards, selon le quotidien De Telegraaf . Mais cette annonce n’est qu’une première étape. Cocorico oui, mais pour le champagne, Naval Group et Cherbourg, qui se verrait confier la construction des coques notamment, préféreront patienter.
Car le choix français ne fait pas l’unanimité du côté néerlandais. Si le gouvernement a dit sa préférence pour Naval Group, le parlement devra entériner ce choix avant toute signature définitive de contrat.
… mais un contexte politique qui n’aide pas
Cette annonce de La Haye a déjà provoqué des remous chez les parlementaires dans un contexte d’instabilité. Depuis les élections de novembre, qui ont vu la victoire du dirigeant d’extrême droite islamophobe Geert Wilders, le système politique néerlandais est très fragmenté, et aucun parti n’est assez fort pour gouverner seul. Geert Wilders a ainsi annoncé mercredi 13 mars qu’il ne serait pas Premier ministre. Bref, l’aval du parlement n’est pas gagné, loin s’en faut.
Ainsi, comme l’explique TV5Monde , dès mercredi soir, alors que l’annonce commençait à fuiter, le député Chris Stoffer du parti réformé SGP - avec une forte base en Zélande, où est basé Damen l’un des concurrents néerlandais de Naval group - a appelé à « ne pas laisser ce gouvernement décider, mais un nouveau gouvernement qui choisit dans l’intérêt des Pays-Bas ». Et à n’en pas douter Damen, associé au Suédois Saab, dans cette aventure, ne manquera pas de faire pression sur les parlementaires du pays.
Le « contrat du siècle » au goût amer
Enfin, et Naval Group ne l’a pas oublié, il est des revirements au goût amer. En septembre 2021, l’Australie annonçait se doter de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre d’un nouveau partenariat dans la région indo-pacifique de concert avec les États-Unis et le Royaume-Uni.
Une annonce qui torpillait alors un autre contrat, qualifié de « contrat du siècle à l’époque » à 50 milliards de dollars australiens (31 milliards d’euros), contrat pourtant promis cinq ans auparavant… à Naval group.
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