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Bourse, pétrole, TotalEnergies : anatomie d'une chute - Les Échos

Nul n'étant prophète en son pays, Patrick Pouyanné , le PDG de TotalEnergies, s'expose à l'habituel cortège de tartufferies indignées et de faux procès. Non pas que la réflexion, confiée par son conseil d'administration, sur un éventuel déplacement de la cotation principale du pétrolier à Wall Street ne soit pas un choc.

Evidemment, un « TotalExit » de la quatrième capitalisation boursière parisienne - la deuxième du CAC 40 en raison d'un flottant plus important que Hermès et L'Oréal - constituerait un séisme pour la place qui emporterait la majeure partie de 8 % à 9 % des échanges sur son indice vedette.

Mais comment lui reprocher de vouloir se rapprocher d'une base actionnariale montante en Amérique du Nord qui le valorise mieux (40 % du capital à fin 2023, et plus de 50 % actuellement selon les données de Bloomberg) au détriment de celle entrée en Europe dans une lente attrition dictée par les politiques d'exclusions climatiques d'un nombre croissant de fonds ?

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La « major » n'est pas la seule à poser aux places financières européennes ce dilemme cornélien entre déclassement et préoccupations environnementales ou règles obsolètes. Shell y pense. Le cimentier CRH et le producteur de gaz industriels Linde se félicitent d'avoir franchi le Rubicon de l'émigration new-yorkaise. Faute de pétrole, il serait plus que temps d'avoir des idées pour stopper l'hémorragie.

À noter

Première « major » pétrolière européenne en termes de bénéfice net (19,8 milliards d'euros en 2023), et numéro 1 mondial du secteur par la rentabilité des capitaux employés (18,9 %), TotalEnergies enchaîne les records en Bourse depuis début avril, appuyés par des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre. Mais l'action du groupe français, dont un quart des échanges passe par le certificat coté aux Etats-Unis (American Deposit Receipt, ADR), souffre toujours d'une décote de 20 % à 35 % sur ExxonMobil et Chevron en termes de cours rapporté aux bénéfices estimés en 2024 et 2025 et de valeur d'entreprise comparée à l'excédent brut d'exploitation.

Plus d'un tiers des champions du CAC 40 voyaient leur capital majoritairement détenu par des non-résidents à fin 2022 selon la dernière étude disponible de la Banque de France, publiée fin 2023.

Parmi les investisseurs étrangers détenteurs d'actions françaises, l'Amérique du Nord pesait en moyenne 38,9 %, soit 1,7 point de pourcentage de plus en dix ans. La zone euro, la Norvège et la Suisse en représentaient 47,1 %, soit 0,9 point de moins en une décennie. Le Brexit a fait passer le Royaume de 8 % en 2015 à 2,9 % à fin 2022.

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