Des bouteilles Perrier détruites à cause de bactéries « d'origine fécale » - 20 Minutes

La bactérie E. coli vient de contraindre Perrier à mettre un genou à terre. Filiale de Nestlé, la marque d’eau gazeuse a dû détruire « par précaution » deux millions de bouteilles, après la découverte de bactéries.

Le préfet du Gard a en outre mis en demeure l’entreprise de « suspendre sans délai » l’exploitation d’un de ses captages d’eau sur le site produisant Perrier, à Vergèze, dans un arrêté du 19 avril. Il y est indiqué que ce captage « a présenté un épisode de contamination à partir du 10 mars 2024 et sur plusieurs jours par des germes témoins d’une contamination d’origine fécale ».

« Pas de conséquence » sur l’emploi

Dans l’arrêté, il est aussi souligné « qu’une contamination des eaux conditionnées (produits finis) à partir de ce forage (…) ne peut être exclue (…) et peut faire courir un risque pour la santé des consommateurs ».

A ce jour « il n’y a pas de conséquence sur l’activité ni sur l’emploi selon notre direction », a déclaré Olivier Almeras, représentant CGT de la source de Vergèze.

Les bouteilles disponibles sur le marché « peuvent être consommées en toute sécurité », a pour sa part assuré mercredi la direction de Nestlé Waters France. La filiale du leader mondial de l’agroalimentaire s’est surtout bornée à évoquer une « déviation microbiologique ponctuelle » apparue à la suite « des très fortes pluies liées à un événement de type méditerranéen récent dans le Gard ». La tempête Monica a frappé le sud-est de la France pendant le week-end du 10 mars.

Selon l’arrêté préfectoral, l’exploitation du puits concerné ne pourra reprendre qu’en remplissant une série de conditions, notamment la recherche et la « suppression » des sources de contamination.

Une réputation déjà entachée en début d’année

Les déboires s’accumulent donc depuis quelques mois pour Perrier. Cette contamination est en effet une nouvelle entaille dans la réputation du producteur d’eau en bouteille, qui a admis publiquement, en début d’année, avoir eu recours en France et en Suisse à des traitements interdits sur les eaux minérales, pour garantir une consommation sans risque. Et concernant le site de Vergèze, un courrier de l’agence régionale de santé Occitanie de juin 2023 relevait que l’exploitant était confronté à une « contamination bactériologique régulière (…) notamment après des épisodes pluvieux, sur au moins cinq des sept forages autorisés ».

Selon l’arrêté du préfet du Gard, le puits où Nestlé ne peut plus pomper jusqu’à nouvel ordre avait « déjà fait l’objet de contaminations bactériologiques antérieures à la suite d’épisodes pluvieux de type méditerranéen ». De tels événements « sont amenés à se reproduire aussi bien en fréquence qu’en intensité », est-il noté.

Pour continuer à exploiter les forages à la qualité dégradée, Nestlé Waters a créé une nouvelle marque, « Maison Perrier », qui produit des boissons ayant reçu un traitement de potabilisation, donc sanitairement sûres, mais vendues sans la mention eau minérale.

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