Première étape validée pour EDF. Le chargement du combustible dans la cuve du réacteur de l'EPR de Flamanville (Manche) a pris fin hier aux alentours de midi, a indiqué ce jeudi Julien Collet, le directeur général adjoint de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), en marge de la présentation de son rapport annuel devant l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), réuni à l'Assemblée nationale.
La journée devait être marquée par l'inauguration du réacteur normand par le président de la République. « Cela fait 25 ans que nous n'avons pas ouvert de centrale nucléaire en France », rappelait encore il y a quelques jours son entourage, qui préparait « un moment de célébration ». Une séquence finalement annulée en raison de la tenue d'un conseil de défense présidé par le chef de l'Etat, après l'instauration de l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie où les émeutes ont déjà provoqué la mort de quatre personnes.
Le chargement du combustible dans la cuve du réacteur constituait l'acte I des tant attendues opérations de démarrage du réacteur nucléaire le plus puissant au monde, après 17 longues et douloureuses années de chantier. L'EPR de Flamanville devait, en effet, produire ses premiers électrons dès 2017, cinq seulement après le premier coup de pioche. Mais cet affichage commercial extrêmement ambitieux a vite tourné au fiasco. Plombé par des dérapages à répétition, le chantier a finalement accumulé douze années de retard. Mécaniquement, la facture a explosé. Elle se chiffre désormais à 13,2 milliards d'euros selon EDF, soit quatre fois les 3,3 milliards d'euros envisagés initialement.
Une montée en puissance progressive
Les opérations de chargement des combustibles nucléaires, menées par les équipes d'EDF, ont débuté le vendredi 8 mai dernier après que l'ASN ait donné son feu vert la veille. Le réacteur va désormais monter en température. Pendant cette phase, seront réalisés des essais à puissance nulle. Viendra ensuite l'étape de divergence, qui désigne le début de la réaction nucléaire. Cette étape, visée par EDF à la fin du mois de juin, requiert une autorisation préalable du gendarme du nucléaire.
Le réacteur montera ensuite progressivement en puissance jusqu'à atteindre un premier palier correspondant à 25% de sa capacité. Ce niveau correspond également au couplage du réacteur au système électrique. C'est à ce moment-là que les premiers électrons seront envoyés sur le réseau normand. EDF estime que cette nouvelle étape clef aura lieu dans le courant de l'été. Une nouvelle autorisation de l'ASN sera nécessaire pour aller au-delà de ce palier. Le gendarme du nucléaire interviendra une dernière fois dans ce long processus de démarrage : après que le réacteur ait atteint 80% de sa puissance, afin de l'autoriser à atteindre sa puissance nominale. Une échéance prévue à la fin de l'année.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Démarrage de l'EPR de Flamanville : fin du chargement du combustible dans le réacteur, une première étape clef validée - La Tribune.fr"
Post a Comment