Etats-Unis : Le patron de Boeing, Dave Calhoun, reconnaît la « gravité » de la situation - 20 Minutes

Le président-directeur général de Boeing, Dave Calhoun, se prépare à témoigner lors d'une audition de la sous-commission des enquêtes de la commission sénatoriale de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales sur «  la culture de sécurité brisée de Boeing ».  - N, Posner/Shutterstock/SIPA / SIPA

Devant une commission d’enquête du Sénat américain consacrée à la qualité de la production de son groupe, le patron de Boeing, Dave Calhoun, a reconnu mardi la « gravité » de la situation. Il a toutefois affirmé que des progrès avaient déjà été réalisés par l’avionneur.

Lors sa déclaration d’ouverture, Dave Calhoun s’est levé pour faire face aux proches des victimes des crashes d’avions de Boeing en 2018 et 2019. Il leur a présenté des excuses « au nom de tous les employés de Boeing à travers le monde, passés et présents, pour (leurs) pertes ».

Se concentrer sur la sécurité

« Je m’excuse pour le chagrin que nous avons causé, et je veux que vous sachiez que nous sommes totalement mobilisés, en leur mémoire, à travailler et à nous concentrer sur la sécurité aussi longtemps » que nécessaire, a-t-il poursuivi. « Encore une fois, je suis désolé », a ajouté le dirigeant, avant de reprendre sa place face aux sénateurs.

Devant eux, Dave Calhoun a reconnu que la culture de l’entreprise est loin d’être parfaite. « Mais nous prenons des mesures et nous progressons », a-t-il déclaré en compagnie d’Howard McKenzie, ingénieur en chef de Boeing.

« Nous comprenons la gravité »

« Nous comprenons la gravité, et nous nous engageons à aller de l’avant en toute transparence et prise de responsabilité, tout en augmentant l’investissement des employés », a-t-il encore assuré devant la commission du Sénat. Mais celle-ci n’a pas été tendre avec lui.

« C’est une culture qui continue de donner priorité aux bénéfices, de pousser les limites et d’ignorer ses employés », a dénoncé le sénateur démocrate Richard Blumenthal, président de cette commission, estimant que les promesses faites par Boeing ne sont que des « coquilles vides ». Il a ainsi reproché au patron de Boeing « l’érosion de la culture de sécurité » pour « prendre soin de (ses) actionnaires ».

Des ennuis à répétition

Administrateur depuis 2009, Dave Calhoun avait été nommé directeur général de Boeing début 2020. Sa mission était de redresser la situation après les deux crashes de 2018 et 2019. Mais les défaillances du groupe ont précipité son départ à la retraite, d’ici fin 2024. Par la suite, plusieurs audits et enquêtes ont identifié de nombreux problèmes de « non-conformité » et des lacunes, en particulier dans le contrôle qualité.

Suite à ces deux crashes, Boeing avait accepté de payer 2,5 milliards de dollars et s’était engagé à renforcer son programme de conformité. Selon le ministère américain de la Justice, Boeing n’a « pas respecté ses obligations » dans le cadre d’un accord dit de poursuite différée (DPA), lié à ces accidents, conclu le 7 janvier 2021 avec une mise sous surveillance de trois ans. Boeing risque désormais des poursuites pénales même si l’avionneur a officiellement contesté les conclusions du ministère. Une décision sera rendue avant le 7 juillet.

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