La tentative de rebond tourne court, la crise politique fait à nouveau flancher le Cac 40 - Investir

L’instabilité politique et le scénario d’une arrivée au pouvoir du Rassemblement national d’extrême droite ont plongé l’ensemble des marchés européens en eaux troubles la semaine dernière. Avec une chute de 6,23%, le Cac 40 a enregistré sa pire performance hebdomadaire depuis le début de la guerre en Ukraine.

Que Marine Le Pen ait affirmé dans une interview au Figaro qu’elle ne réclamera pas la démission d'Emmanuel Macron en cas de victoire de son camp aux législatives anticipées a brièvement offert une petite bouffée d’oxygène aux investisseurs ce lundi. L’indice phare de la Bourse de Paris a pris jusqu’à 1% dans la matinée. « Il est possible que ces signes d'une radicalisation un peu moins forte et d'une volonté de jouer les gentils encouragent un peu le marché », a commenté Frédérique Carrier, responsable stratégie chez RBC Wealth Management.

Mais le poids des doutes est trop fort et, à mi-séance, le Cac 40 cède 0,25% à 7.583,4 points, dans un volume d’affaires proche du milliard d’euros. La prime de risque pour détenir de la dette française par rapport à la dette allemande reste proche d’un record depuis 2012.

Vers une impasse parlementaire

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Les stratèges de Goldman Sachs affirment qu'une victoire du RN rendrait probable une nouvelle chute des actions françaises. « Si le programme du parti lepéniste de 2022 devait être mis en œuvre, la réaction du marché pourrait être violente. Toutefois, les mesures mises en œuvre pourraient être plus favorables aux entreprises que prévu, étant donné que l'extrême droite cherchera à remporter la présidentielle de 2027 ». Le scénario le plus probable selon les stratèges de la banque américaine est celui d'un parlement sans majorité absolue pour aucun des partis. « Une telle impasse politique limiterait le risque d'adoption de mesures économiques majeures. Cependant, le ratio dette publique sur PIB devrait se détériorer à cause de la difficulté à faire adopter les restrictions de dépenses nécessaires pour réduire le déficit public et à faire passer les réformes structurelles pour stimuler la croissance ».

Les contrats à terme sur les indices américains bougent peu. Cette semaine sera amputée d’une séance à Wall Street, fermé mercredi pour un jour férié. Les investisseurs surveilleront quelques données macroéconomiques sur les ventes au détail de mai, l’immobilier et l’activité économique. Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre rendra sa décision de politique monétaire jeudi. Les marchés et les économistes s'attendent largement à ce qu’elle maintienne son taux directeur à 5,25% mais ils surveilleront de près tout changement de ton dans son communiqué.

Côté valeurs, EssilorLuxottica gagne 2,2%, parmi les fortes progressions au sein du Cac, UBS étant passé de « neutre » à « acheter ».

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