Elections législatives : participation, projections, scénarios... les principaux enjeux avant le deuxième tour - Midi Libre

Au premier tour, le Rassemblement national (environ 33 %), avait précédé le Nouveau Front populaire (28 %), la majorité présidentielle (20 %), et les Républicains (10 %).

Rarement un deuxième tour d’élections législatives n’avait été précédé d’autant d’incertitudes. Alors qu’elles confirment généralement le résultat de la présidentielle, afin de donner au chef de l’État élu une majorité, avec ces législatives anticipées, la donne s’avère radicalement différente. Quelques éléments d’explications, avant le verdict rendu ce dimanche soir, à 20 h.

Une participation toujours aussi forte ?

C’est un signe : dès lors que l’on évoque le premier tour de ces législatives, on mentionne le chiffre de la participation, jamais celui de l’abstention, comme il est de rigueur lorsque celle-ci se montre très élevée. Le 30 juin, avec 66,71 % de participation, on a retrouvé des chiffres que l’on croyait oubliés.

Quid pour ce deuxième tour ? Les avis sont partagés. "Il y a fort à parier qu’elle soit plus forte ou égale" estimait le Montpelliérain et professeur en sciences politiques David Gouard, cette semaine, dans nos colonnes.

D’aucuns, a contrario, l’imaginent se tasser, si certains électeurs préfèrent s’abstenir pour diverses raisons : leur camp n’est plus représenté au second tour, les consignes de vote donné par les états-majors ne les satisfont pas, etc.
On peut cependant miser sur une participation élevée, au vu de l’intérêt suscité par ce scrutin, et de ses enjeux majeurs, voire, pour certains, inédits.

Une confirmation du premier tour ?

Un RN très haut (au-delà de 33 %, en comptabilisant les scores de candidats LR-RN du rallié Éric Ciotti), un Nouveau Front populaire qui résiste (28 %), mais loin derrière, la majorité présidentielle qui grince (20 %), les Républicains décrochés (10 %). Tel fut le verdict du 30 juin.

Avec les différents sondages établissant des projections de sièges très incertaines – et à commenter, donc, avec toutes les précautions d’usage – il semblerait que cet ordre de passage sera respecté.

Mais il ne garantirait pas au Rassemblement national, comme cela a pu être pensé lors de la campagne, puis à l’issue du premier tour, une majorité absolue au parti de Marine Le Pen.

Car après un premier tour qui avait autorisé l’élection de 76 députés, et permis d’envisager la tenue de 306 triangulaires potentielles, les désistements de nombre de candidats de la majorité présidentielle ou du Nouveau Front populaire pour faire barrage au RN ont complètement bouleversé la configuration de ce deuxième tour. Qui s’avance donc sur la base de 409 duels, 89 triangulaires, et deux quadrangulaires.

La Constitution, le best-seller de l’été ?

On tient là le principal enjeu de cette soirée électorale : la France, après le saut dans le vide de la dissolution, va-t-elle plonger dans un inconnu sous la Ve République ?

Un inconnu qui n’est plus un impensé, tant le sujet a occupé l’ensemble des formations politiques cette semaine. Car si aucune majorité absolue ne se dégage de ce scrutin, une coalition gouvernementale inédite, entre partis qui s’affrontaient encore quelques heures plus tôt, pourra-t-elle se mettre en place ? Et, si oui, pourra-t-elle s’appuyer sur une majorité à l’Assemblée nationale, ou, a minima, éviter une censure ?

Et d’ici à ce que la Constitution devienne un des best-sellers de l’été, entre le dernier Bussi et l’ultime Musso, il n’y a qu’un pas que certains libraires pourraient commencer à franchir.

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