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Stock-options chez Danone : la juteuse opération de Muriel Pénicaud fait tousser

Le journal l'Humanité révèle ce jeudi qu'en 2013, la ministre du Travail a réalisé plus d'1,13 million de plus-value sur ses stock-options, en profitant de l'annonce de suppression de postes dans son entreprise de l'époque, Danone. 

Alors que la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, est déjà empêtrée dans l'affaire du déplacement d'Emmanuel Macron à Las Vegas, le journal l'Humanité révèle ce jeudi qu'elle a réalisé, en 2013, une opération boursière très fructueuse, obtenue grâce à l'annonce d'un plan de restructuration chez Danone, dont elle était à l'époque directrice des ressources humaines. 

Le quotidien explique que le 19 février 2013, la direction de Danone avait annoncé la «suppression d’environ 900 postes managériaux et administratifs dans 26 pays». L'effet est immédiat, les marchés financiers bondissent et la cotation de l'action située en dessous de 52 euros pour le titre Danone, passe à 55-60 euros. «Une réaction fréquente lors des annonces de plan de restructuration», explique au Parisien, Marc Uzan, avocat fiscaliste. 


C'est à ce moment que la DGRH avait fait valoir ses stock-options. Le mécanisme des stock-options est bien une «option d’achat», et non pas une acquisition directe, souligne Marc Uzan, contrairement aux actions. Pour bénéficier de ses options, il faut procéder à leur «levée». Le principe est simple «si la valeur de l'action a baissé depuis l'achat, l'opération ne présente pas d'intérêt. La personne qui les possède peut donc jeter ses options à la poubelle. Au contraire, si le cours de l'action est monté, l'opération permet de dégager une plus-value d'acquisition», poursuit le spécialiste du droit. 

Un bon sens du timing 

Les options de Muriel Pénicaud lui ont été attribuées en 2009, juste après l'effondrement des valeurs boursières du Cac 40, elle a donc bénéficié à l’époque d’un prix d’achat historiquement bas, de 34,85 euros l’unité. En 2013, elle revend ses 55 120 options au nouveau prix du marché, soit à 58,41 euros l’unité. Bilan de l'opération, une plus-value de près de 60% sur sa mise de départ. Une cagnotte obtenue de façon totalement légale. 

Le sens du timing de Muriel Pénicaud ne s'arrête pas là puisque la ministre du Travail a fait valoir ses stock-options dès l'expiration du délai de garde de quatre ans imposé par Danone. En respectant ce délai - au cours duquel les actions ne peuvent être ni cédées ni louées -, la ministre a pu bénéficier des avantages fiscaux liés aux stock-options

«De là à parler d'initié, il n'y a qu'un pas à franchir»

Cette plus-value «a été réalisée grâce à une flambée boursière en faveur de Danone suite à l'annonce de la suppression de 900 emplois», a accusé jeudi au Sénat Éliane Assassi, la présidente du groupe Communiste, républicain et citoyen dans un rappel au règlement effectué à la reprise de l'examen du projet de loi habilitant le gouvernement à légiférer par ordonnances pour réformer le code du travail.

«Ce point est extrêmement grave sur le plan éthique et peut-être sur le plan juridique car de par vos fonctions vous avez organisé ce plan social et en avez récolté les fruits pour votre profit personnel», a poursuivi Eliane Assassi. «De là à parler d'initié, il n'y a qu'un pas à franchir.» «Alors que votre gouvernement se livre à des comptes d'apothicaire pour serrer de plusieurs crans la ceinture de notre peuple - réduction de l'APL, gel des salaires de la fonction publique, casse des services publics - nous apprenons que vous avez engrangé des bénéfices indécents sur le dos de la souffrance de 900 salariés et de leurs familles», a-t-elle encore reproché en demandant des explications à la ministre.

«Il s'agit d'une rémunération décidée des années avant le plan de départ»

«Nous sommes ici pour fabriquer la loi, et pas pour faire de la démagogie ou de la désinformation sur des faits ou des personnes, en l'occurrence moi», lui a répondu Muriel Pénicaud. «Chacun est libre d'apprécier un niveau de rémunération», a-t-elle ajouté. En ce qui concerne ses stocks-options, «il s'agit d'une rémunération décidée des années avant le plan de départ volontaire».

«Quand on gagne 1,3 million en une journée après avoir supprimé 900 emplois, il est difficile de demander aux salariés d'en faire toujours plus», avait estimé de son côté Martial Bourquin (PS) dans la matinée alors que c'était le secrétaire d'État aux Affaires étrangères Jean-Baptiste Lemoyne qui était au banc du gouvernement.

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