
Iliad, la maison-mère de l'opérateur Free, affiche sa santé insolente dans le mobile. Mais doit faire face à un ralentissement de sa rentabilité dans ses activités fixes, dû à la guerre des prix entre opérateurs télécoms. L'opérateur télécom de Xavier Niel, qui publiait vendredi des résultats du premier semestre, est parvenu à améliorer sa rentabilité globale, sur un an, boosté par ses activités mobiles.
Sur les six premiers mois de l'année, Free a recruté 440.000 nouveaux abonnés, soit 45.000 de plus en un an. Le gain de clients s'est donc ré-accéléré par rapport à la même période, en 2016. Une belle performance, d'autant plus que la totalité des nouveaux abonnés ont souscrit le forfait le plus cher de l'opérateur à 19,99 euros. Free s'affiche donc comme le premier recruteur dans le mobile :c'est le cas chaque trimestre depuis son lancement en 2012.
Xavier Niel promet une box « disruptive »
Dans les activités fixes, où la concurrence est vive, la progression est moins bonne, Free gagnant 83.000 nouveaux abonnés. Le rythme de recrutement étant moins fort au deuxième trimestre qu'au premier. Ces signes d'essoufflement poussent l'opérateur à réagir.
« Bien évidemment quand on se retrouve dans des situations comme ça avec une grosse agressivité, c'est la qualité de nos box sur le fixe qui nous fait recruter. Donc oui il va falloir à un moment qu'on ait une nouvelle box », a ainsi déclaré Xavier Niel, lors d'une conférence analystes, citée par Reuters. Le roi du buzz dans les télécoms a promis qu'elle serait « très haut de gamme, très avancée, très disruptive » et qu'elle ne correspondrait « à rien sur le marché. »
Rentabilité « sans artifice »
Malgré tout, Free peut se targuer d'un excédent brut d'exploitation (Ebitda) en progression de 8,2 % sur les six premiers mois de l'année, pour un chiffre d'affaires en hausse de 7,3%.« Nos bons résultats sont réalisés sans artifice fiscal. La TVA à 2,1 % sur la presse améliore les résultats de certains de nos concurrents et leur permet de réinvestir en promotion », affirme Thomas Reynaud, directeur général délégué de Free, faisant référence au kiosque SFR Presse, sans le nommer.
Les spécialistes évaluent entre 300 millions et 350 millions le gain fiscal généré par SFR. Les dirigeants de Free ont dit s'attendre à ce que Bercy fasse une « clarification législative » prochainement, sur l'utilisation de la TVA.
L'Italie en ligne de mire
Pour l'heure, Xavier Niel a les yeux tournés vers l'Italie où, chantier majeur du groupe, Iliad doit se lancer en fin d'année 2017, ou début 2018. Au premier semestre, l'impact financier de ce chantier est de 60 millions d'euros de dépenses d'investissement. Au deuxième semestre, ce chiffre va monter à 300 millions.
Et dans les trois ans, Free prévoit 600 millions pour l'acquisition de fréquences. « Nos concurrents nous attendent avec le fusil, relève Maxime Lombardini, DG dIliad, mais « l'accueil des pouvoirs publics et des italiens est excellent. » « Nous avons 10.000 km de fibre optique, notre coeur de réseau est bien installé, et nous avons recruté six des sept dirigeants », souligne Thomas Reynaud.
Les observateurs s'attendent à ce que l'opérateur bouscule fortement le marché, comme il l'a fait en France en 2012, en débarquant avec ses tarifs « low cost ». « Le quatrième opérateur qui arrive (en Italie, Free, NDLR) a bénéficié de conditions réglementaires incroyables, cela m'étonnerait que cela arrange la situation du marché italien...confiait aux « Echos » Martin Bouygues mercredi, en marge de la présentation des résultats de son groupe.
Free va emprunter le réseau de ses concurrents
Free a notamment obtenu en Italie un accord d'itinérance 2G, 3G et 4G qui va lui permettre d'emprunter le réseau de ses concurrents, pour cinq ans renouvelable.« Partout en Europe, il existe des accords d'itinérance sans limitation dans le temps, répond Thomas Reynaud, citant en exemple la Pologne. C'est plutôt en France où nous avons des conditions déplorables... »
Dans l'Hexagone, Free emprunte le réseau d'Orange, mais le régulateur des télécoms, l'Arcep, a décidé de mettre fin progressivement à ce contrat. Bouygues Telecom s'est toujours violemment opposé au partage de réseau entre Free et Orange. Plusieurs actions en justice sont en cours. Bouygues s'est néanmoins récemment désisté d'une saisine faite après de l'Autorité de la concurrence sur le sujet.
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