L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé, jeudi 28 septembre, avoir</a> exigé d’EDF l’arrêt, « dans les délais les plus courts », des quatre réacteurs du Tricastin (Drôme). Motif invoqué pour cet arrêt provisoire : les risques d’inondation de la centrale située non loin du Rhône. Le « gendarme du nucléaire » précise que sa décision intervient après la déclaration, en août, d’un « événement significatif pour la sûreté » par EDF. L’opérateur de cette centrale, l’une des plus anciennes du parc français, jugeait qu’en cas de séisme, il existait un risque de rupture d’une partie de la digue du canal de Donzère-Mondragon protégeant le site.
Dans son communiqué, l’Autorité souligne que « l’inondation en résultant pourrait conduire</a> à un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs et rendrait particulièrement difficile la mise en œuvre des moyens de gestion d’urgence internes et externes ». Elle ajoute que des éléments apportés par EDF « ne permettent pas d’écarter le risque à court terme », précisant que le groupe d’électricité devra « compléter</a> ses investigations géotechniques » et renforcer</a> la digue avant d’être autorisé à redémarrer</a> les réacteurs.
Lire aussi : Aurélien Saussay : « Fermer les plus anciennes centrales nucléaires est un choix cohérent »
L’électricien public a immédiatement fait savoir</a> qu’il appliquerait la décision de l’ASN « dans les meilleurs délais », mais qu’il ne voyait pas « la nécessité d’arrêter les quatre réacteurs pendant la durée des travaux ». La vallée du Rhône est une zone sismique connue. Pour autant, EDF juge très faible probabilité d’un séisme d’une puissance susceptible de causer</a> des dommages à la digue protectrice. « Compte tenu de ces dispositions, note-t-il dans son communiqué, EDF est convaincu que la sûreté des installations est garantie et considère que l’arrêt des réacteurs est injustifié. »
« Nous avons démontré de façon sûre et certaine, et l’ASN en convient, que la digue résiste très bien à un séisme correspondant » à l’événement le plus important répertorié en France durant les 1 000 dernières années, a souligné Philippe Sasseigne, le directeur du parc nucléaire d’EDF, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. Il a toutefois reconnu que sur deux zones, « nous n’avons pas pu apporter</a> la démonstration complète que la tenue de la digue était garantie » dans l’hypothèse d’un séisme cinq fois plus fort que le plus puissant observé en France.
Incidence sur l’activité
Les travaux prendront environ un mois et EDF espère pouvoir</a> redémarrer Tricastin « dans les premiers jours de novembre », a-t-il ajouté. Le coût du renforcement de la digue ne devrait pas excéder</a> « quelques millions d’euros ». En attendant, la fermeture pendant plusieurs semaines d’une centrale de 3 600 mégawatts (MW) de puissance a évidemment une incidence sur l’activité.
Le groupe a dû revoir</a> à la baisse son objectif de production nucléaire pour 2017 à un niveau de 385 à 392 térawatts-heure (TWh) contre une prévision initiale de 390 à 400 TWh. L’entreprise devrait perdre</a> de l’ordre de 120 millions d’euros sur la base d’un prix de 40 euros par MWh. EDF a néanmoins confirmé ses objectifs financiers pour 2017 et 2018 « à environnement de prix actuel ».
L’ASN maintient la pression sur EDF, comme le veut sa mission de contrôleur de la sûreté nucléaire avec son bras armé, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). L’arrêt du Tricastin intervient après plusieurs épisodes : ses demandes sur la sûreté de la cuve du réacteur EPR de Flamanville (Manche), qui présentait des défauts de forgeage et qui a été jugée partiellement bonne pour le service ; l’analyse de certains générateurs de vapeur des centrales en service, pièces maîtresses de l’îlot nucléaire ; les audits réclamés sur l’outil industriel de son fournisseur d’équipements Areva. Notamment l’usine Creusot Forge (Saône-et-Loire), qui n’a pas toujours assuré le bon suivi des dossiers de fabrication de ses grands équipements.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/09/28/edf-sommee-d-arreter-provisoirement-la-centrale-nucleaire-du-tricastin_5192946_3234.htmlBagikan Berita Ini
0 Response to "L'ASN demande l'arrêt de la centrale du Tricastin"
Post a Comment