Une délégation de salariés de l'équipementier automobile creusois était reçue par trois conseillers de l'Élysée cet après-midi, à la sortie de la réunion ils se sont dis «déçus» et «amers».
Une délégation de salariés de l'équipementier automobile creusois était reçue par trois conseillers de l'Élysée ce lundi après-midi. Les syndicats souhaitaient qu'Emmanuel Macron se joigne à cette entrevue: «J'espère qu'il passera dix minutes ou un quart d'heure, c'est le minimum», indiquait ce lundi matin sur RTL Jean-Marc Ducourtioux, délégué CGT de GM&S. Déception pour les représentants syndicaux: le président de la République n'a pas assisté à l'entretien. Vincent Labrousse, délégué CGT, s'est déclaré «amer». «Ils nous ont dit: ‘circulez il n'y a rien à voir' (...) Nous n'avons eu aucune avancée», a-t-il déploré. «Cette réunion est la pire depuis le début de notre combat», selon lui. Pour l'Elysée, la réunion s'est déroulée dans «une ambiance sereine», les conseillers chargés du social et de l'économie auraient fait le tour des mesures d'accompagnement «mises en place pour maintenir l'activité sur le site» de GM&S à La Souterraine (Creuse), et «pour aider ceux qui ont perdu leur emploi à en retrouver».
Pour rappel, la justice avait validé il y a un mois et demi la reprise de l'équipementier par l'emboutisseur français GMD - pour un euro - avec le maintien de 120 emplois sur un total de 276. Mais la contestation syndicale n'a pas pris fin sur le site.
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Lors de la réunion de ce lundi, les salariés de GM&S ont évoqué la réembauche des salariés licenciés et les démarches de recherche d'emplois dans leur bassin de vie (Creuse, Haute-Vienne, Indre). Il a également été question de l'avenir des 120 salariés «sauvés». «Il faudrait que cette reprise se fasse sereinement. Aujourd'hui, le numéro Siret de l'entreprise n'existe toujours pas et le travail n'a pas repris. Les salariés sont inquiets», a déploré Jean-Marc Ducourtioux avant la réunion.
Mardi dernier, une vingtaine d'élus de la Creuse avaient déjà été reçus par des conseillers élyséens pour discuter d'un plan d'action destiné à revitaliser ce département rural affecté par les difficultés de GM&S. Emmanuel Macron avait assisté à la fin de cette réunion.
«Ceux qui foutent le bordel»
La rencontre de ce lundi intervient dans un contexte bien particulier. Début octobre, les salariés de GM&S avaient en effet manifesté à l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron à Égletons (Corrèze) et s'étaient opposés aux forces de l'ordre.
Ce jour-là, le président de la République avait critiqué - en aparté - «ceux qui foutent le bordel» au lieu de chercher s'ils ne pouvaient avoir un poste «pas loin de chez eux».
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Dimanche dernier sur TF1, Emmanuel Macron avait précisé qu'il visait ceux qui «bloquent tout» pour «toucher la supra-légale» - une prime de licenciement supplémentaire - et «pas pour retrouver un emploi». Cela, «je ne l'accepte pas. Et donc je dis les choses comme elles sont», avait-il ajouté pour justifier son propos.
Recours devant la justice administrative
Vendredi, les salariés de GM&S ont déposé un recours en annulation du plan social devant la justice. «Nous contestons le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) sur au moins deux points. D'abord les critères choisis pour établir la liste des salariés licenciés. Mais également sur la constitution même de ce PSE [...] hallucinant, bricolé à la hâte parce qu'au plus haut niveau il fallait en finir avec le dossier GM&S», a déclaré vendredi à l'AFP Vincent Labrousse, concerné par les licenciements.
Résultat de cette hâte, selon le porte-parole du CE, les critères établis «éliminent des compétences clés pour GMD», notamment «des techniciens méthode, des ouvriers en soudage et robotique, en maintenance outillage». Le délégué dénonce également «un manque de transparence de la part du mandataire, qui n'a jamais fourni la liste des salariés et les points attribués à chacun sur les bases des critères qu'il avait retenus».
«Si j'y vais, c'est que j'ai des arguments solides», a de son côté assuré l'avocat des salariés Jean-Louis Borie, qui a déposé le recours vendredi au tribunal administratif de Limoges. La justice administrative a trois mois pour se prononcer sur le fond, mais la procédure portée permettra aussi, selon l'avocat, «d'ouvrir d'autres portes aux salariés qui souhaiteraient demain contester leur licenciement devant le conseil des prud'hommes».
«On va continuer à se battre», a annoncé Vincent Labrousse, à la sortie de la réunion de ce lundi.
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