
Il sera difficile d’y échapper. Vendredi, le Black Friday, cet anglicisme que l’on traduit par « vendredi noir » déferle sur les consommateurs français.
À l’origine il s’agit du vendredi qui suit la fête familiale de Thanksgiving aux États-Unis. Depuis les années 60, ce vendredi marque le coup d’envoi des achats de Noël grâce à des promotions importantes pratiquées par les commerçants. Les ménages américains se ruent alors dans les magasins et maintenant de plus en plus sur internet.
Depuis quelques années, cette tendance a été importée un peu partout dans le monde y compris en Europe et notamment en France. Depuis plusieurs jours, vous devez recevoir nombre d’offres commerciales sur votre boîte mail et par sms promettant des rabais inédits. Mais attention, toutes ces promotions ne sont pas forcément des bonnes affaires (lire ci-dessous).
Dans les faits, le Black Friday dure plus d’un jour entre les magasins physiques et les sites internet qui prennent le relais. Les promotions peuvent ainsi s’étirer sur plusieurs jours.
Jusqu’à 80 % de réduction
Ce phénomène américain est bel et bien devenu un phénomène français. Pour le site de commerce en ligne bordelais CDiscount, le Black Friday est devenu le plus important rendez-vous commercial de l’année. Il devance même le premier jour des soldes traditionnels ou le week-end précédant les fêtes de Noël. L’importateur de ce modèle en France a été le géant du e-commerce américain Amazon.
Désormais, tout le secteur s’est engouffré dans la brèche et la fièvre a même gagné des secteurs d’activités inattendus. Ainsi, la compagnie aérienne low cost Ryanair a saisi l’occasion pour vendre des vols à prix cassés pendant cette période.
En France, l’engouement est croissant. L’an dernier le Black Friday a généré un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros et même 260 millions d’euros en prenant en compte le week-end suivant le fameux vendredi.
Internet en première ligne
Ce sont surtout les internautes qui cèdent aux sirènes des promotions puisque selon la fédération du e-commerce et de la vente à distance, 79 % des internautes comptent en profiter. Ils prévoiraient de dépenser en moyenne 187 euros.
Après ce week-end de trois jours de promotion suivra dès lundi le Cyber Monday, consacré aux produits électroniques et aux jeux vidéo notamment. En incluant le commerce physique, le e-commerce et le Cyber Monday une étude évalue à 944 M€ le chiffre d’affaires de l’ensemble de cette opération
Interview : Benjamin DOURIEZ, rédacteur en chef adjoint de 60 millions de consommateurs
Cette journée de promotions est-elle autorisée ? Quel est son cadre légal ?
Un commerçant a parfaitement le droit de faire des promotions quand il le souhaite. En revanche, nous ne sommes pas dans le cadre réglementaire des soldes. Les soldes sont très encadrés au cours notamment de deux périodes dans l’année : les soldes d’été en juin et juillet et les soldes d’hiver en janvier. Pendant les soldes, les commerçants ont le droit de vendre des produits à perte ce qui leur permet de pratiquer des rabais très importants puisqu’ils ont le droit de revendre les produits moins cher que le prix qu’ils ont eux-même payé .
Face à des rabais de 70 ou 80 %, le consommateur doit-il se méfier ?
Comme pour toutes les opérations de promotion, le consommateur doit être extrêmement vigilant car le prix barré, celui qui sert de base au calcul du taux de réduction est très peu encadré. C’est le commerçant qui choisit quel est le prix barré qu’il souhaite voir apparaître. Ce n’est donc pas parce qu’il y a un prix barré que c’est automatiquement une bonne affaire.
Comment se prémunir contre des abus potentiels ?
Il y a aussi dans ces opérations promotionnelles beaucoup de fausses bonnes affaires. Il ne faut donc pas se laisser aveugler. Il faut garder en tête comme consommateurs qu’une opération promotionnelle est avant tout un moyen de nous faire acheter des choses qu’on n’avait pas forcément besoin d’acheter. La règle est de comparer les prix et de ne pas s’en tenir au montant des réductions. Il ne faut pas s’arrêter aux rabais pratiqués qui, dans bien des cas, sont en partie illusoires.
Ces réductions souvent énormes sont-elles suspectes ?
Certaines promotions sont des miroirs aux alouettes. Il faut être extrêmement attentifs. Le piège est simple : des sites internet affichent des réductions de 80 % mais elles sont quasiment introuvables une fois sur le site.
Le commerçant doit-il détenir un stock de marchandises suffisant ?
Il est vrai que parfois les stocks de produits ne suivent pas toujours l’engouement suscité par les promotions affichées. Le commerçant ne doit pas faire une campagne de publicité disproportionnée par rapport au nombre d’objets dont il dispose en stock. Cela peut s’apparenter à des pratiques commerciales trompeuses et être sanctionné par les tribunaux. Il ne faut pas hésiter à saisir la répression des fraudes
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