Elizabeth II éclaboussée par le scandale financier des "Paradise Papers". D'après plusieurs médias britanniques, dix millions de livres sterling d'avoirs de la reine d'Angleterre, auraient été investis aux îles Caïmans et aux Bermudes. La BBC et The Guardian ont conjointement mené l'enquête, impulsée par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), à partir d'une fuite massive de 13,5 millions de documents financiers.
Avec 96 médias partenaires dans le monde, ces investigations sur les méthodes d'optimisation fiscale ont été baptisées "Paradise Papers", dix huit mois après le scandale des "Panama Papers". Et dans cette première salve de révélations, plusieurs personnalités sont mises en cause, dont la reine d'Angleterre, et certaines sociétés faisant partie du patrimoine de la couronne britannique.
Des révélations embarrassantes pour l'une des femmes les plus riches du monde, dont les intérêts dans des places offshores et dans des sociétés britanniques controversées ont été prouvés par cette première série de révélations.
Paradis fiscaux et sociétés douteuses
Ces investissements, qui, s'ils permettent d'échapper à la fiscalité britannique ne sont pas a priori illégaux, ont été réalisés via le Duché de Lancaster, domaine privé de la souveraine et source de ses revenus indépendants. Un domaine privé au travers duquel ont été investis 7,5 millions de livres (8,4 millions d'euros) dans une structure des îles Caïmans, qui serait allé à son tour alimenter des sociétés de capital-risque du monde entier, rapporte Le Monde, l'un des médias qui mènent l'enquête sur les "Paradise Papers".
Les fonds placés dans ces paradis fiscaux sont investis dans de nombreuses sociétés, dont Brighthouse, une société controversée de location avec option d'achat de meubles et de matériel informatique, accusée de profiter de la misère, ou encore une chaîne de magasins de spiritueux aujourd'hui en dépôt de bilan. "Tous nos investissements font l'objet d'un audit complet et sont légitimes", a toutefois défendu une porte-parole du Duché de Lancaster.
L'enquête sur les "Paradise Papers" entend mettre en lumière les circuits auxquels ont recours les personnes fortunées et les multinationales pour déplacer leurs fonds dans des pays n'ayant pas ou peu d'impôt, dans le but de payer le moins de taxes possible. Une pratique qui joue des failles réglementaires, mais qui, en soi, n'est pas illégale. L'ICIJ est à l'origine de l'enquête sur les "Panama Papers" en 2016, qui portait sur des circuits de fraude fiscale.
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