Search

Virée de HSBC et de la Société générale, Le Pen dénonce une «fatwa bancaire» contre le FN

La présidente du Front national fustige une «décision politique» après que la banque historique de son parti, la Société générale, lui a demandé de clôturer ses comptes. De son côté, HSBC veut fermer le compte personnel de la dirigeante.

Marine Le Pen a convoqué les médias, mercredi, au siège de son parti, à Nanterre, pour dénoncer le choix de la Société générale de «bannir» le Front national. Elle a confirmé ainsi une information publiée la veille par Mediapart, selon laquelle la banque «historique» du parti d’extrême droite lui avait récemment demandé de clôturer tous ses comptes. Devant la presse, Marine Le Pen a précisé que cette décision concernait également quinze fédérations frontistes (sur 97) clientes de l’établissement.

L’annonce de la Société générale s’inscrit dans un climat particulier entre la banque et le Front, la première ayant décidé en 2013 de ne plus jamais accorder de prêts au second. Marine Le Pen y voit un «long processus de discrimination», dont serait victime son parti. Marine Le Pen a indiqué que le FN avait saisi début août le médiateur de la Société générale, pour tenter de faire infléchir la banque, mais que celui-ci avait, selon elle, refusé d’ouvrir un dossier, parce que «dans votre cas [celui du FN], je ne ferai pas de médiation». Et Marine Le Pen considère qu’il s’agit là d’une «décision politique».

«Privé de recettes»

«Les oligarchies financières essayent d’intervenir dans le cours de la démocratie française. Nous sommes en présence d’une tentative d’étouffement d’un mouvement d’opposition», a-t-elle dit, inventant dans la foulée l’expression de «fatwa bancaire».

Le Front national «est aujourd’hui privé de ses recettes, ce qui empêche le fonctionnement normal du parti», a ajouté la dirigeante frontiste. Elle a expliqué que, depuis que la Société générale lui avait notifié sa décision, le FN avait cherché à ouvrir un compte dans d’autres banques, mais que toutes avaient refusé. Marine Le Pen n’a pas donné de noms d’établissements. Elle a expliqué que le parti d’extrême droite avait réussi à ouvrir un compte au Crédit du nord, mais que la banque, par ailleurs filiale de la Société générale, refuse depuis au FN l’usage d’un chéquier et «l’encaissement par cartes bleues des dons et des nouvelles adhésions» éventuelles. Une situation qui dure depuis le 10 novembre, a expliqué le trésorier du Front national, Wallerand de Saint-Just.

L’homme avait prévenu quelques jours plus tôt les élus frontistes de ce «souci dans le prélèvement automatique de leurs cotisations», pouvait-on lire hier dans Mediapart. Dans un courrier, Saint-Just parle de «circonstances indépendantes de la volonté» du parti, sans plus de précisions. Les élus FN, qui reversent au mouvement une partie de leur indemnité, doivent de fait le faire désormais par chèque.

«Exigences réglementaires»

Après s’être dans un premier temps refusée à tout commentaire, la Société générale est sortie de son silence expliquant que «les décisions du groupe Société générale en matière d’ouverture et de fermeture de compte sont de nature exclusivement bancaire dans le respect des exigences réglementaires, et donc sans aucune considération politique»… Et donc sans expliquer (pour l’instant) pourquoi la Société générale veut se débarrasser à ce point des comptes du Front national.

Merci de l'avoir posée Dans quelles conditions une banque peut-elle clôturer ou refuser d'héberger un compte ?

Marine Le Pen a ajouté mercredi qu’une autre banque, HSBC cette fois, a aussi décidé de clôturer un compte personnel qui lui appartenait «depuis vingt-cinq ans». La banque Hervet, dont elle était cliente depuis des années, ayant été rachetée en 2005 par HSBC. Devant la presse, elle a raconté une partie de l’échange téléphonique qu’elle aurait eu quelques heures plus tôt avec l’un des directeurs en France de la banque britannique, Thomas Vandeville. Un extrait de la conversation a été retranscrit par le Front national et devait être publié dans la journée sur son site, sans que les journalistes présents lors de la conférence de presse de mercredi n’aient pu vérifier au préalable l’exactitude de l’enregistrement ayant servi de base à ce verbatim, comme cela avait été au préalable promis par Le Pen. Pour justifier sa décision de la «chasser» de sa banque, Thomas Vandeville aurait, en substance et selon la dirigeante frontiste, expliqué qu’il «n’avait pas assez d’informations sur elle».

«Nous déposerons plainte pour discrimination politique. J’en appelle à nos cadres, à mes 11 millions d’électeurs, et plus généralement à tous les Français qui défendent la démocratie, à tirer toutes les conséquences de cette fatwa bancaire dont nous sommes victimes !» a lancé mercredi Marine Le Pen. Dans la journée, le site du parti d’extrême droite affichait un large logo rouge et noir avec les inscriptions «la Société générale persécute le FN», et le hashtag #JeQuitteLaSG («SG» pour Société générale) cartonnait sur Twitter.

Let's block ads! (Why?)

https://oeilsurlefront.liberation.fr/actualites/2017/11/22/viree-de-hsbc-et-de-la-societe-generale-le-pen-denonce-une-fatwa-bancaire-contre-le-fn_1611810

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Virée de HSBC et de la Société générale, Le Pen dénonce une «fatwa bancaire» contre le FN"

Post a Comment

Powered by Blogger.