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Avec la visite d'Obama à Paris, un vent d'espoir et de répit vient de traverser l'Atlantique

Ce n'est pas la première fois que Barack Obama floute la ligne entre le politique et l'officiel. Alors que les activités politiques sont traditionnellement cantonnées au territoire national, Obama a dès le départ cassé les codes. Pendant sa campagne présidentielle de 2008, il s'est rendu à Berlin, où il a été accueilli par des foules en liesse, et à Paris, où il a été reçu par le président Nicolas Sarkozy – son statut de Sénateur membre de la Commission des Affaires Etrangères rendant cette rencontre tout à fait légitime.

Puis, au printemps 2017, après avoir quitté le pouvoir, il a publiquement exprimé son soutien au candidat Emmanuel Macron, qu'il a finalement rencontré samedi lors d'un déjeuner privé à l'Elysée.

Est-ce de l'ingérence? Absolument pas. Obama porte un message vital qui transcende les frontières géographiques et les clivages politiques: Il s'agit de la défense d'une vision de l'ordre international qui est gravement en péril depuis l'élection de Donald Trump. Après l'accession au pouvoir de ce dernier en janvier, Obama a ressenti un devoir d'exprimer son soutien au candidat d'En Marche, face à une candidate extrémiste, qui aspirait à bafouer les principes les plus essentiels de la démocratie et du multilatéralisme.

Quand Obama est arrivé à la Maison Blanche, en janvier 2009, le monde était déstabilisé, dans la foulée de la guerre menée en Irak par une administration Bush qui avait succombé à une dangereuse vision unilatéraliste et sérieusement égratigné ses alliances.

Obama s'est immédiatement attelé à étendre sa vision d'un ordre mondial libéral, ouvert, équitable, avec des normes que chacun doit respecter. Sa conviction profonde est que les Etats-Unis doivent montrer l'exemple et que la puissance américaine ne sera que renforcée par la sécurité et la prospérité des autres. En théorie des jeux, on dirait que ce n'est pas un jeu à somme nulle.

C'est ainsi qu'il s'est fixé des objectifs ambitieux – le Traité Trans-Pacifique, l'Accord de Paris sur le Climat ou encore l'Accord avec l'Iran sur le nucléaire.

Huit ans plus tard, quand Trump a pris le pouvoir de manière stupéfiante, il a indiqué sa détermination à défaire tout ce qu'avait fait Obama, de manière systématique, obsessive. Sans en comprendre les ramifications. En voulant construire des murs, fermer les frontières d'un pays jadis si ouvert, se retirer des accords internationaux et exclure ceux qui ne lui "ressemblent" pas, il nuit à sa propre patrie.

Obama ressent donc un devoir de nous mettre en garde sur les risques qui pèsent sur notre avenir. La nature, on le sait, a horreur du vide. Le système international, relativement stable depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ne s'auto-régule pas. Si les grandes démocraties ne donnent pas le ton, d'autres puissances, moins attachées aux normes fondatrices des républiques occidentales, s'engouffreront dans la brèche. C'est précisément ce qui est en train de se passer. Alors que Trump mène un combat d'arrière garde, la Chine prend allègrement les devants.

En entreprenant cette tournée internationale – justement, en Chine, en Inde et en France – Barack Obama a voulu porter un message essentiel, rappeler au monde que le côté positif et ouvert de l'Amérique est toujours là. Et s'exprimer sur des enjeux absolument capitaux à notre avenir à tous.

Sa venue en France n'est pas anodine. D'abord, il y a la symbolique de Paris, où a été signé l'accord sur le climat.

Puis il y a sa rencontre avec Emmanuel Macron. Certes, ce fut, dit-on, un déjeuner discret pour ne pas "froisser" Donald Trump en recevant son prédécesseur en grande pompe. Ce que cela laisse entendre, en filigrane, est qu'ils avaient de vraies choses à se dire.

A quoi pense Barack Obama en observant Emmanuel Macron? Il voit en lui une source d'espoir et de leadership. Dans ce monde de plus en plus déboussolé – entre la folie dangereuse de Trump, le Brexit et l'avenir incertain d'Angela Merkel – Emmanuel Macron est le seul à être en mesure de porter le flambeau des valeurs universelles qui sont si chères à l'ancien président américain. A l'échelle mondiale et à l'échelle européenne. Pour Obama, la réussite d'Emmanuel Macron est celle de la voie du progrès.

Le discours qu'il a prononcé samedi soir a martelé le même thème: l'espoir, la coopération internationale, la lutte pour ce qui est juste.

Est-ce de l'utopie quand on constate ce qui se passe à Washington ces jours-ci? Il faut prendre le parti que non.

L'Histoire n'évolue pas de manière linéaire. Il est dans la nature des choses que des bonds en avant soient suivis par des sursauts réactionnaires. Mais, comme l'a dit Winston Churchill, les Américains finissent par faire ce qui est juste, une fois qu'ils ont épuisé les autres options. Alors espérons de toutes nos forces que cette malencontreuse parenthèse Trump ne fera pas de dégâts irréparables. C'est là que le message de Barack Obama résonne fort: quand il nous appelle tous – chacune et chacun -- à être vigilants, à nous mobiliser, à contribuer à façonner notre avenir commun.

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