
Dans une interview au journal « Le Monde », le président français Emmanuel Macron a réclamé mardi une « mobilisation beaucoup plus forte » pour le climat.
Ceci avant d'accueillir sur l'île Seguin, à Paris, une soixantaine de dirigeants pour le « One Planet Summit » ; une rencontre internationale qui veut relever le défi du financement insuffisant de la lutte contre le réchauffement.
« Sans une mobilisation beaucoup plus forte, un choc dans nos propres modes de production et de développement, nous (ne) parviendrons pas » à contenir la hausse des températures sous les 2°C », observe Emmanuel Macron. Et il y a urgence. Les rejets de gaz à effet de serre (GES) devraient repartir à la hausse cette année : + 2 % cette année par rapport à 2016 pour atteindre le niveau record de 36,8 milliards de tonnes.
Autre obstacle à lever : si l'on veut limiter le réchauffement de la planète à 2°, il faudra investir en moyenne 3.500 milliards de dollars dans le secteur énergétique chaque année pendant 30 ans, a rappelé le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim. Pour sa part, il a annoncé qu'il ne financerait plus de projets d'hydrocarbures après 2019. Le One Planet Summit, qui n'est pas une conférence des donateurs, va donc se concentrer sur les « solutions concrètes ».
Les industriels français s'engagent
Parmi les annonces attendues : des dons de fondations, des coalitions pour la « neutralité carbone » ou contre le charbon et des engagements d'entreprises privées. Et la France a tenu à donner l'exemple.
En guise d'entrée en matière, EDF a dévoilé lundi un « plan solaire » sur quinze ans pour développer massivement le photovoltaïque en France. L'électricien veut développer 30 gigawatts de puissance installée dans le pays entre 2020 et 2035. C'est quatre fois les capacités actuelles de production d'énergie solaire en France, qui sont d'environ 7,4 GW au total, dont seulement une fraction pour EDF.
Ces derniers jours, une cinquantaine d'entreprises - dont de grands groupes privés comme ArcelorMittal, Bouygues et PSA, ont signé le manifeste « French Business Climate Pledge » qui reconnaît la nécessité de changer collectivement de cap, « pour engager une baisse drastique des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
Banques et assureurs s'éloignent du charbon
Les banques françaises, qui ont globalement décidé en 2016 ou 2017 de ne plus financer de nouvelles centrales à charbon, ont fait état de nouveaux engagements. Concrètement, le Crédit Agricole, la Société Générale et Natixis, filiale cotée de BPCE, affirment renoncer à tout nouveau financement de projets de production de pétrole en Arctique et de projets de sables bitumineux.
Le Crédit Agricole et la Société Générale renoncent eux aussi à financer certains projets de gaz et de pétrole de schiste, jugés trop polluants.
BNP Paribas, avait ouvert la voie en octobre, en déjà prenant des engagements similaires.
Côté assureurs français, après CNP Assurances la semaine dernière, AXA compte accélérer dans les investissements verts. L'objectif qu'il s'était fixé il y a deux ans va être quadruplé pour atteindre 12 milliards en 2020 . Parallèle, il va désinvestir dans le charbon.
Les doutes des ONG sur le financement des énergies fossiles
Les engagements climatiques du secteur bancaire français sont-ils pour autant suffisants ? Plusieurs ONG françaises en doutent. « Les banques françaises portent une part de responsabilité dans le développement des nouvelles centrales à charbon et l'aggravation de la crise climatique », a ainsi estimé l'ONG Les Amis de la Terre qui dévoilé lundi une étude à l'occasion du « Climate Finance Day ».
Même si elles restent loin derrière leurs homologues chinoises, les banques françaises prêtent encore beaucoup directement aux grands producteurs de charbon : BNP Paribas pointe ainsi à la 41e place au classement des plus gros financeurs du charbon (tous types de financements confondus), Société Générale le 45e et Crédit Agricole le 52e.
Et les grands noms du secteur privé n'ont pas le monopole des critiques. Dans son rapport consacré à la Caisse des dépôts (CDC), l'ONg 350.org le bras armé de l'Etat de « soutenir l'industrie fossile ».
https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/0301013226878-climat-ce-quil-faut-attendre-du-one-planet-summit-demmanuel-macron-2137753.phpBagikan Berita Ini
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