par Tim Hepher et Cyril Altmeyer
PARIS, 13 décembre (Reuters) - L'état-major d'Airbus
AIR.PA pourrait être largement remanié alors que des affaires
de fraude présumée pourraient relancer les rivalités de
personnes depuis longtemps entretenues au sein du leader
européen de l'aéronautique, l'espace et la défense, ont déclaré
à Reuters des sources proches du dossier.
Un conseil d'administration doit se réunir jeudi pour tenter
de limiter l'impact des différentes enquêtes sur ces fraudes et
des éventuels départs en série qui pourraient en découler,
ajoute-t-on.
L'avionneur lui-même est à l'origine des enquêtes lancées au
Royaume-Uni en 2016 puis en France cette année puisqu'il avait
transmis aux autorités britanniques le résultat d'une revue
interne montrant des irrégularités dans le recours à des
consultants pour la vente à l'export d'avions civils Airbus.
Airbus fait par ailleurs l'objet d'une enquête en Autriche
liée à la vente d'avions de combat Eurofighter en 2003.
"On ne peut pas écarter un changement dans la gouvernance
d'ici à la fin de l'année", a déclaré une source haut placée au
sein d'Airbus.
D'autres sources restent plus circonspectes à court terme,
estimant que d'éventuelles décisions devraient plutôt être
prises l'an prochain sur la gouvernance du groupe, dont le cours
de Bourse est à des niveaux record mais qui doit néanmoins se
battre pied à pied pour maintenir ses parts de marché face à son
grand rival américain Boeing BA.N .
Jusqu'à présent, les investisseurs sont restés relativement
sereins face à la multiplication des enquêtes et au
ralentissement des commandes, mais l'inquiétude commence à
poindre alors que certains responsables sont sur le départ,
comme l'emblématique directeur commercial John Leahy et le
directeur technique Paul Eremenko.
"Vous ne reconnaîtrez pas le groupe dans 12 à 18 mois", a
déclaré une source en lien étroit avec Airbus.
Le quotidien Le Figaro écrit pour sa part mercredi que le
président exécutif d'Airbus Tom Enders ne demandera pas sa
reconduction à l'issue de son mandat en 2019. L'intéressé a fait
savoir que seuls le conseil d'administration et lui-même
pouvaient décider de son avenir.
"QUI PART ET DANS QUEL ORDRE ?"
Selon des sources industrielles, Tom Enders devrait renoncer
à un troisième mandat pour des raisons personnelles mais aussi
professionnelles, reconnaissant ainsi que son maintien pourrait
se révéler problématique au moment où Airbus doit prendre un
nouveau départ susceptible de faciliter le règlement des
procédures en cours.
Selon les observateurs, reste à savoir si Tom Enders, qui
aura 59 ans ce mois-ci, est en situation d'achever son mandat.
Il a déclaré récemment qu'il était concentré sur son mandat
actuel et le conseil l'a soutenu face à une série d'articles de
presse défavorables.
Ce climat relance les spéculations sur les ambitions de
Fabrice Brégier, numéro deux du groupe et grand rival de Tom
Enders, qui rêve depuis longtemps de lui succéder.
Reste qu'il n'y a guère de monde pour parier à long terme
sur l'avenir du Français chez Airbus alors qu'il est de plus en
plus clair qu'il n'a plus le statut de dauphin naturel.
Fabrice Brégier est également administrateur d'Engie
ENGIE.PA , l'opérateur historique de gaz naturel.
Airbus a refusé de commenter ces informations.
Cette tension entre les deux hommes, qui pourrait un peu
plus les fragiliser, était montée d'un cran en juin lorsque Tom
Enders a décidé de superviser directement le département des
ventes d'Airbus, au détriment de Fabrice Brégier, une
information révélée par Reuters.
"La question est de savoir qui part et dans quel ordre", a
observé une source proche du groupe.
Le plan de succession et les priorités opérationnelles
d'Airbus seront au coeur du conseil de jeudi mais, selon une
source, il est peu probable que cette réunion soit décisive.
Le conseil d'administration a recruté un cabinet de
chasseurs de tête pour passer en revue les postes de direction
du groupe, Airbus insistant sur le caractère ordinaire du
processus.
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EXCLUSIF-Airbus-Enders aura directement la main sur les ventes
Airbus perd son directeur technique, embauché par UTC
Enders n'est pas candidat à un 3e mandat à la tête
d'Airbus-presse
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(Jean-Michel Bélot pour le service français, édité par
Dominique Rodriguez)
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