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L'absence de main-d'œuvre compétente est le premier frein à l'embauche, selon l'Insee

En octobre 2017, la moitié des entreprises de l'industrie, des services et du bâtiment ont déclaré se heurter à des «barrières» les empêchant d'embaucher davantage de salariés en CDI ou CDD, d'après une note de l'Insee publiée jeudi.

C'est l'un des paradoxes de la reprise économique: les entreprises hexagonales peinent à recruter dans certains métiers, bien que 9,7% de la population active dans la France entière (9,4% en seule métropole) soit au chômage. D'après une note de l'Insee publiée ce jeudi, la moitié des entreprises de l'industrie, des services et du bâtiment (qui représentent la moitié des emplois salariés de ces secteurs) déclarent se heurter à des «barrières» qui les empêchent d'embaucher davantage. Dans le seul secteur du bâtiment, 70% des entreprises signalent des freins à l'embauche de salariés en CDI ou CDD de longue durée, 57% dans l'industrie et 47% dans les services, selon cette étude effectuée en octobre auprès de 10.000 entreprises.

La pénurie de compétences est citée comme le premier frein à l'embauche. Depuis quelques mois, un tiers (32%) des entreprises de l'industrie, des services et du bâtiment affirment être «empêchées» à cause de «l'indisponibilité d'une main-d'œuvre compétente». Cet obstacle au recrutement est particulièrement signalé par les entreprises du bâtiment, ainsi que l'industrie automobile et le transport routier. En revanche, la barrière liée à «l'incertitude sur la situation économique» a tendance à diminuer, signe que le climat des affaires s'améliore bel et bien. D'autres freins au recrutement sont également cités tels que «les coûts liés à l'emploi» et la réglementation. Ce sont surtout les petites et moyennes entreprises, plus que les grandes, qui affirment subir ces freins à l'embauche.

Comment expliquer qu'il soit plus difficile pour la moitié des entreprises interrogées de recruter aujourd'hui de la «main-d'œuvre compétente» dans certains secteurs? «Qu'il soit plus difficile de trouver la bonne personne aujourd'hui qu'il y a un an, c'est normal: la création d'emplois a repris et il y a donc plus de concurrence entre les entreprises», explique Éric Heyer, économiste à l'OFCE. «C'est un bon signal. Ça veut dire aussi que les entreprises cherchent à recruter». Autre signal positif, analyse l'économiste: le frein de l'incertitude sur la situation économique est en baisse de 3 points par rapport à avril, (précédente note de conjoncture de l'Insee).

Toutefois, souligne-t-il, alors que les entreprises du bâtiment sont plus nombreuses à déclarer être freinées pour embaucher à cause du manque de profils qualifiés, «il faudrait s'interroger sur l'attractivité de certains métiers. Ce n'est pas forcément un problème de formation», estime-t-il, alors que le prochain chantier social du gouvernement est axé sur la réforme de la formation et de l'apprentissage. «La main-d'œuvre existe, elle n'est juste peut-être pas là où on en aurait besoin. Il faut peut-être aussi revaloriser certains métiers», avance-t-il.

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http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2017/12/21/20002-20171221ARTFIG00274-l-absence-de-main-d-oeuvre-competente-est-le-premier-frein-a-l-embauche-selon-l-insee.php

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