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Air France-KLM dément avoir fait une offre pour Alitalia

Le feuilleton Alitalia tourne à la commedia dell' arte. Après deux jours de folles rumeurs alimentées par les déclarations ambiguës du ministre italien de l'économie, Air France-KLM a finalement démenti avoir déposé une offre sur Alitalia. « Le groupe Air France-KLM rappelle qu'il n'a pas participé au processus lancé par les autorités italiennes pour le rachat d'Alitalia, indique un communiqué publié ce samedi. En conséquence, le groupe n'a eu accès à aucune information confidentielle »

Encore un rebondissement dans un feuilleton Alitalia qui n'en a pas manqué. Alors que  le processus de vente de la compagnie italienne semblait se diriger tout droit vers l'ouverture de négociations exclusives avec le groupe Lufthansa, le quotidien économique italien « Il Sole 24 Ore » affirmait jeudi qu'Air France-KLM et son partenaire américain Delta, auraient décidé de s'associer à l'offre déposée par la low cost britannique Easyjet.

De quoi jeter le trouble

L'affirmation, reprise par l'ensemble de la presse italienne, avait de quoi jeter le trouble. Comme le soulignait le journal, Alitalia est non seulement une vieille connaissance d'Air France-KLM, qui fut même son actionnaire de référence de 2008 à 2013 avant de céder la place à Etihad, mais la compagnie italienne est aussi le partenaire d'Air France-KLM et Delta au sein de leur coentreprise transatlantique. Le refus d'Air France-KLM, comme de Delta de  faire le moindre commentaire alimente la rumeur. Mais si le groupe franco-néerlandais tarde à réagir, les investisseurs, eux, marquent clairement  leur inquiétude en sanctionnant le titre Air France-KLM, qui a perdu plus de 6 % en deux jours à la Bourse de Paris.

Lufthansa rechigne à s'engager

Cette hypothèse franco-américaine tombait d'autant mieux du point de vue italien, que le même jour, l'agence Reuters avait rendu publique une lettre du patron du groupe Lufthansa, écartant la possibilité d'un accord rapide avec Alitalia. Dans ce courrier adressé aux administrateurs de la compagnie italienne, le président du directoire, Carsten Spohr, leur annonce « qu'il reste encore beaucoup de travail à accomplir avant que Lufthansa soit en mesure d'entrer dans la prochaine phase de la procédure ». A savoir la phase de négociations exclusives. Selon lui, Alitalia n'aurait pas accompli les efforts de restructuration nécessaires, et notamment les 1.700 à 2.000 suppressions de postes prévues dans le plan d'économies, afin de permettre à Lufthansa de s'engager.

Espoirs italiens douchés

De quoi doucher les espoirs du ministre de l'économie, Carlo Calenda, de  parvenir à boucler la vente d'Alitalia avant les élections générales italiennes du 4 mars. A moins de pouvoir susciter rapidement un plan B impliquant Air France-KLM et Delta, en profitant, pourquoi pas, de la visite à Rome d'Emmanuel Macron ce jeudi, venu discuter d'un nouveau traité de coopération entre la France et l'Italie. Carlo Calenda va d'ailleurs jusqu'à évoquer lui-même, vendredi soir, une possible offre d'Air France-KLM, ajoutant ainsi à la confusion.

Ecran de fumée

Cette hypothèse franco-américaine n'était donc finalement rien d'autre chose qu'un écran de fumée destiné à mettre la pression sur Lufthansa. A plusieurs reprises par le passé, le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, avait démenti tout intérêt pour une reprise d'Alitalia. « Comme nous l'avions déjà affirmé, nous ne sommes pas candidat à la reprise de ces compagnies [Alitalia et Air Berlin NDLR] qui sont dans des situations compliquées de restructuration », déclarait ainsi Jean-Marc Janaillac, dans un entretien aux « Echos », le 5 septembre dernier. Une position encore réaffirmée ce mardi soir par le PDG d'Air France-KLM, au cours d'une discussion informelle avec des journalistes, à Paris.

« Question suivante »

Même chose du côté de Delta. A la question d'un journaliste italien, le 18 octobre à Atlanta, demandant si Delta pourrait investir dans Alitalia, le directeur général de la compagnie américaine, Ed Bastian, avait sèchement répondu « Non ! Question suivante... » En conflit ouvert avec les compagnies du Golfe qu'elle considère comme des concurrents déloyaux, Delta n'aurait jamais pardonné à la compagnie italienne d'avoir ouvert ses portes et celles du marché transatlantique à Etihad, la compagnie d'Abu Dhabi. Au point d'avoir voulu remettre en cause sa participation à la coentreprise transatlantique.

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https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0301136410970-la-rumeur-dun-interet-dair-france-klm-pour-alitalia-fait-chuter-le-titre-en-bourse-2144182.php

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