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Climat. Cinq raisons pour lesquelles Macron peut compter sur la Chine

Le président Emmanuel Macron veut s’allier à la Chine pour « relancer la bataille climatique ». En quelques années, le pays du président Xi Jinping a su s’imposer comme le champion de l’environnement, en devenant le premier pays producteur d’énergie renouvelable et leader de la finance verte.

En quelques années, la Chine a su s’imposer comme le champion de la protection de l’environnement. Elle produit déjà la moitié des capacités mondiales d’énergie renouvelable. Le président français, Emmanuel Macron, actuellement en visite officielle, a toutes les raisons de s’allier avec le géant asiatique. En voici cinq.

C’est la volonté de Xi Jinping

Auréolé du nouveau titre de Grand Timonier, l’égal de Mao, depuis le congrès du Parti communiste chinois, en octobre, le Président Xi Jinping a les pleins pouvoirs en Chine. Il a fait du climat son cheval de bataille. « Les points cruciaux sont de remporter la bataille pour le ciel bleu », a-t-il rappelé, en décembre, au cours d’une importante réunion économique. Les enjeux climatiques sont inscrits dans le 13e plan quinquennal (2016-2020) qui fixe les priorités du pays.

C’est une garantie, un gage de stabilité qui fait souvent défaut dans les démocraties occidentales. Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat (2015), ordonnée par le président Donald Trump, en juin, en est l’exemple.

Le journal Global Times rappelle que le président Emmanuel Macron est devenu la nouvelle star de la politique européenne, en Chine.

La Chine a déjà verdi sa finance

Dès septembre 2015, le comité central du Parti communiste chinois et la Banque populaire de Chine ont publié les grandes lignes de la nouvelle finance verte. Le mois suivant, la Banque agricole de Chine émettait ses premières obligations vertes (aussi appelées « green bonds »), des emprunts contractés par des institutions publiques ou des banques privées, avec l’engagement que cet argent serve à financer une économie moins destructrice de l’environnement.

Un an plus tard, la Chine de Xi Jinping s’installait déjà sur le podium mondial de la finance verte, en passant de zéro en 2015 à 36,2 milliards de dollars en 2016, soit 39 % de l’ensemble des émissions mondiales de green bonds. La France d’Emmanuel Macron la talonne.

La Chine, championne du renouvelable

L’année 2018 promet d’être encore plus verte, en Chine. Xi Jinping a dévoilé un plan très ambitieux : 361 milliards de dollars d’investissements dans les énergies renouvelables à l’horizon 2020. À la clé, il y aurait 13 millions d’emplois. Selon le rapport annuel de l’Agence international de l’énergie (AIE), la Chine était déjà le pays qui avait créé le plus d’énergie renouvelable au monde en 2016, en produisant dans ses usines 40 % des nouvelles capacités mondiales !

Avec une prédilection pour le photovoltaïque : Pékin vient d’atteindre, avec trois ans d’avance, les objectifs de production d’énergie solaire qu’elle s’était fixés pour 2020. Elle a aussi triplé ses capacités éoliennes, en 2016.

Malgré le plan national de dépollution de l'air, la Chine peine à réduire de 15% la concentration moyenne de particules fines dans l'atmosphère cet hiver.
Malgré le plan national de dépollution de l'air, la Chine peine à réduire de 15% la concentration moyenne de particules fines dans l'atmosphère cet hiver. | AFP

La Chine dépollue son air

Les dirigeants chinois ont aussi lancé une bataille nationale contre la pollution de l’air. Le plan a été publié en 2013, l’année du plus grave épisode d’« airpocalypse », une concentration de particules fines dans l’air qui rend le rend irrespirable, dans les centres urbains. Depuis la plupart des centrales à charbon ont été fermées dans 28 grandes villes. À Pékin, la dernière située à proximité n’émet plus rien depuis mars 2017.

La Chine n’a pas le choix

Les citoyens chinois, constamment branchés sur leurs applications qui mesurent la qualité de l’air en réel, ont mis la pression sur leurs dirigeants. Ils redoutent aussi une montée des eaux, en cas d’un réchauffement climatique incontrôlable. Elle serait fatale aux mégalopoles côtières comme Shanghai et Canton. La croissance économique ne se fera plus aux dépens de l’environnement.

Mais, car il y a un mais, la Chine ne se passera pas du jour au lendemain du charbon, alors qu’il fournit encore 70 % de la capacité électrique du pays. D’ailleurs quelques ONG, comme la berlinoise Urgewald, se méfient de la notion de « charbon propre » qu’utilisent actuellement les dirigeants chinois. Les écologistes allemands encouragent le Français Emmanuel Macron à ne pas oublier que sur les 1 600 nouvelles centrales à charbon, prévues ou en construction, dans 62 pays du monde, « les entreprises chinoises en construiront la moitié ».

« Rendre le charbon plus propre et plus efficace est essentiel », estime en effet la médiatique Yao Wang, directrice du Centre de recherche pour le climat et l’énergie et de l’Institut international de finance verte à Pékin.

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