L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a décidé, mardi 30 janvier, d’intégrer le trafic de drogue dans son calcul du produit intérieur brut (PIB) français, ce qui pourrait entraîner</a> une « légère hausse ». Cette prise en compte est destinée à aligner</a> les statistiques françaises sur celles « des autres pays européens », a précisé l’organisme public.
L’Insee va « tenir compte de la consommation de stupéfiants et des activités liées à cette consommation</a> sur le territoire national », a ainsi annoncé l’institut dans un communiqué consacré à une série de modifications comptables.
Le chef du département des comptes nationaux de l’institut public, Ronan Mahieu, a assuré que ces nouvelles données seraient intégrées aux chiffres du PIB révisés et détaillés, qui seront publiés en mai. La révision portera « sur l’ensemble des résultats » publiés par l’Insee, c’est-à-dire depuis 1947.
« Il s’agira de révisions à la marge », a assuré M. Mahieu, en évoquant le chiffre de « quelques milliards » d’euros, à rapporter</a> aux 2 200 milliards d’euros du PIB français. « Ça n’influera pas sur le chiffre de la croissance » en 2017, a-t-il, par ailleurs, prévenu.
Prostitution
La décision de l’Insee fait suite à un long débat lancé par Eurostat en 2013. L’institut statistique européen avait alors demandé aux Etats membres d’intégrer le trafic de drogue et la prostitution</a> dans leurs statistiques nationales, estimant qu’il s’agissait de transactions commerciales consenties librement.
L’objectif était d’harmoniser les données fournies par les pays européens, ces activités étant légales dans certains Etats, notamment les Pays-Bas</a>. Plusieurs pays ont alors décidé d’intégrer ces nouvelles normes, comme l’Espagne</a>, le Royaume-Uni</a> et l’Italie</a>.
L’Insee avait, de son côté, accepté de prendre</a> en compte les ressources issues du trafic de drogue dans le revenu national brut (RNB), destiné principalement à déterminer</a> la contribution de la France</a> au budget de l’Union européenne</a>, mais pas dans le PIB, mesure comptable qui fait référence dans le débat public.
L’organisme public avait, par ailleurs, refusé de comptabiliser</a> la prostitution relevant des réseaux, estimant que le consentement des prostituées n’était « probablement pas vérifié ». « Sur ce point, nous maintenons notre position », a fait savoir</a> Ronan Mahieu.
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