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Le chômage a stagné en décembre

A l’agence Pôle emploi d’Aubervilliers, le 20 décembre 2017.

Ils étaient scrutés, commentés tous les mois. C’est à l’aune de ces chiffres que l’action des pouvoirs publics, pendant le quinquennat de François Hollande</a>, fut évaluée. Mais l’attention extrême accordée au nombre d’inscrits à Pôle emploi</a> va sans doute retomber</a> de plusieurs crans. La publication d’une douzaine de pages, qui présente ces statistiques, sera trimestrielle, désormais, et non plus diffusée tous les mois ; elle contiendra des indicateurs moyens calculés sur trois mois. Cependant, les données mensuelles – jugées très volatiles donc peu significatives – continueront d’être communiquées au même rythme qu’avant (chaque mois, donc) mais de façon beaucoup plus sommaire, l’objectif étant qu’elles tombent dans l’oubli et soient de moins en moins commentées – par les journalistes en particulier.

La dernière batterie de chiffres, dévoilée mercredi 24 janvier par Pôle emploi et par le ministère du travail</a>, montre une quasi-stabilité du chômage. Le nombre de demandeurs d’emploi qui n’ont exercé aucune activité (catégorie A) a très peu bougé en décembre 2017 : -0,1 %, seulement, sur un mois en France</a> métropolitaine, soit 2 700 inscrits en moins. Il y a, au total, 3,45 millions de chômeurs dans l’Hexagone (un peu plus de 3,7 millions en incluant les outre-mer</a>).

Baisse de 0,5 % sur un an

Sur un an, la tendance est à la baisse (-0,5 %). Mais elle est beaucoup moins nette qu’en 2016 (-3 %). Il s’agit néanmoins d’une confirmation du mouvement de recul, enclenché en 2015, et qui concerne la plupart des régions, estime Yannick L’Horty, professeur à l’université Paris</a>-Est. On aurait pu tabler</a> sur une performance plus éclatante, compte tenu de la solidité de la croissance : +1,9 % en 2017 d’après les dernières prévisions de l’Insee. Un dynamisme qui a soutenu les créations d’emplois : entre le troisième trimestre 2016 et le troisième trimestre 2017, les effectifs dans le privé se sont accrus de 260 000. Et sur les trois derniers mois de 2017, le nombre de déclarations d’embauche (hors intérim) de plus d’un mois a progressé de 3,4 % pour atteindre</a> « un niveau jamais enregistré » depuis 2000, selon l’Acoss (la caisse nationale du réseau des Ursaff), qui coiffe le réseau des organismes collectant les cotisations sociales.

Deux phénomènes viennent contrarier</a> le reflux du chômage, décrypte Bruno Ducoudré, de l’Observatoire français des conjonctures économiques. Le plan de 500 000 formations supplémentaires en faveur des demandeurs d’emploi, lancé début 2016, a cessé de produire</a> ses effets : il avait contribué à la diminution du nombre de personnes relevant de la catégorie A de Pôle emploi et à l’accroissement concomitant de la catégorie D – celle qui regroupe les demandeurs d’emploi « non tenus » de rechercher</a> un poste, en raison, notamment, d’un stage ou d’une formation</a> (+24,6 % en 2016). Depuis, bon nombre des bénéficiaires du « plan 500 000 » ont été réaiguillés vers la catégorie A – ou les catégories B et C (demandeurs d’emplois ayant exercé une activité réduite). La preuve en est que la catégorie D a fondu (-18,3 % en 2017).

Bilan 2017 mitigé

Deuxième facteur à mettre</a> en avant pour expliquer</a> la faible diminution du chômage : l’enveloppe des contrats aidés au deuxième semestre 2017 a été amputée, rappelle Bruno Ducoudré. Il est probable, par ailleurs, que la vigueur du marché du travail engendre un « effet d’appel », ajoute-t-il : des personnes qu avaient cessé leur quête pour un job – disparaissant, du même coup, des statistiques – ont repris courage et se sont inscrites à Pôle emploi.

C’est pourquoi le bilan 2017 est mitigé, y compris pour les moins de 25 ans. Ce public particulièrement fragile, et dont le gouvernement a indiqué vouloir</a> faire</a> une priorité, en particulier dans son plan d’investissement pour les compétences, a certes vu ses effectifs baisser</a>, l’an passé, mais bien moins qu’en 2016 (-3,5 % contre -8,8 %, pour la catégorie A en métropole). Il y a aussi une ombre inquiétante dans le tableau : le chômage de longue durée repart à la hausse, avec un accroissement sensible du nombre d’inscrits à Pôle emploi depuis au moins un an (+5,1 % en métropole, dans les catégories A, B et C).

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http://www.lemonde.fr/emploi/article/2018/01/24/le-chomage-stagne-au-mois-de-decembre_5246511_1698637.html

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