Non, il n’est pas possible de garantir des fruits et légumes complètement exempts de pesticides. L’étude publiée ce mardi 20 février par Générations futures ne s’intéresse qu’aux fruits et légumes non bio. Ainsi, 72,6 % des échantillons de fruits présentent des résidus de pesticides, ainsi que 41,1 % des légumes. Le nombre d’échantillons qui dépassent les limites maximales est en revanche beaucoup plus bas. Mais est-il possible de manger des fruits et légumes sans pesticides ?
Générations futures souhaite, une nouvelle fois, marquer les esprits ce mardi 20 février. Certes, nous savons tous aujourd’hui que lorsque nous mangeons des fruits et des légumes, nous avalons aussi des résidus de pesticides au passage. « On s’attendait à en trouver », a d’ailleurs souligné François Veillerette, directeur de cette ONG qui milite pour protéger les générations futures des pesticides.
L’objectif de ce rapport de Générations futures qui annonce la présence de pesticides dans 72,6 % des échantillons de fruits et 41,1 % des échantillons de légumes, est avant tout d’appeler à « un élan » de l’ensemble des acteurs. Ces derniers doivent se mettre autour de la table afin de trouver des solutions permettant d’utiliser moins de produits phytosanitaires.
D’ailleurs, malgré ses chiffres alarmants, Générations futures souligne que le nombre d’échantillons qui dépassent les limites maximales de résidus reste bas : 6,6 % des cerises, 4,8 % des mangues/papayes, 4,4 % des oranges, 1,7 % des pommes. Pour les légumes, les pourcentages grimpent et les limites sont dépassées pour 29,4 % des échantillons d’herbes fraîches, 16 % de céleri branche, 2,9 % de tomates et 2 % de pommes de terre.
Cinq fruits et légumes par jour
« En 2008, on nous a demandé de respecter le fameux "cinq fruits et légumes par jour" dans les cantines. On s’est vite rendu compte qu’avec cette consigne, on donnait surtout plus de pesticides à nos enfants », se souvient Gilles Pérole, adjoint au maire de Mouans-Sartoux dans les Alpes-Maritimes. Depuis, les cantines de cette commune au nord de Cannes sont devenues les premières à servir des menus 100 % bio aux enfants, grâce à la mise en place d’une régie agricole municipale.
Des études sur la teneur en pesticides des fruits et légumes que nous mangeons, il en existe beaucoup. L’Environmental Working Group (EWG), une ONG environnementale aux États-Unis, publie par exemple, chaque année, une étude sur la contenance en résidus de pesticides de 47 fruits et légumes. Il n’est pas étonnant de retrouver en « chefs » de file de leur palmarès le raisin, les pommes et les clémentines pour les fruits, ainsi que le céleri et la salade pour les légumes. Plus un fruit ou un légume est sensible aux attaques, plus il est traité.
Vers le zéro pesticide ?
En attendant, est-il possible de se nourrir autrement ? Est-il possible de manger des fruits et des légumes avec zéro pesticide ? Pas vraiment. Il va falloir attendre la disparition complète de l’utilisation des pesticides pour espérer manger sans résidu. Même dans un verger bio, les fruits peuvent être impactés par les produits utilisés dans le champ voisin, conventionnel. Mais, surtout, les pesticides sont autorisés en agriculture biologique. Certes, ils sont différents et doivent être issus de sources naturelles. Générations futures aurait aimé pouvoir étudier les données relatives à l’agriculture biologique, mais les données de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) n’étaient pas suffisantes : « Elles ne permettent pas de connaître la présence de cocktails de résidus de pesticides. »
Qui dit bio ne dit pas sans pesticide, mais…
Malgré tout, il reste préférable de manger des fruits et légumes bio. Ils garantissent une présence moindre de résidus. Une étude avait créé un petit vent de panique en indiquant que sur 92 bouteilles de vin biologique, toutes étaient contaminées. Un raccourci trop rapide pouvait alors donner aux consommateurs les raisons suffisantes pour continuer à boire du vin conventionnel. Sauf que… les teneurs en pesticides de ces bouteilles « bio » étaient dix à douze fois inférieures aux autres. Alors, quitte à choisir…
Le bio ne détient d’ailleurs pas la palme du produit parfait. Bio ne veut pas dire sans sulfite pour le vin, ni sans nitrite pour le jambon ou encore sans huile de palme pour les pâtes à tartiner… Et certaines des règles du bio ne conviennent pas à tous les producteurs. C’est un peu pour cette raison que le collectif Nouveaux champs s’est créé fin janvier. Au-delà de la création du label « Zéro résidu de pesticides », ce collectif souhaite, par exemple, pouvoir cultiver sur des substrats nutritifs. En agriculture biologique, ils sont interdits, seule la culture en pleine terre est admise. Il est d’ailleurs intéressant de noter que ce label ne sera pas complètement sans pesticides, sans doute pour les raisons évoquées plus haut : « Ce label garantira au consommateur que le produit ne contient pas plus de 0,01 mg de pesticide au kilo », avait indiqué Gilles Bertrandias, président du collectif le jour de la création du label.Pour Générations futures, cette solution n’est pas satisfaisante car « ces offres ne garantissent pas une absence d’utilisation de pesticides » et elles ne « suppriment pas les pollutions environnementales ».
Éplucher ou pas ?
Reste la question de l’épluchage ou non des légumes… Il faut savoir que les pesticides passent la peau et restent présents dans le fruit ou le légume, même épluché. Si à cela on ajoute qu’éplucher un fruit ou un légume lui enlève de son intérêt puisqu’il perd une grande partie de son apport en vitamines, difficile de dire qu’il s’agit d’une solution intéressante.
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