
Le ministère de l'Economie a été présent tout au long du processus et a veillé à la séparation de la fonction de président de celle de directeur général.
Remue-ménage dans l’industrie française. Cette semaine, deux grandes entreprises, l’énergéticien Engie et le constructeur automobile Renault, tiennent chacun un conseil d’administration dans lequel les renouvellements de l’état-major sont à l’ordre du jour. Et, à chaque fois, l’Etat, actionnaire de chacun des deux groupes, tient à faire entendre sa voix.
Ce mardi, Engie ouvre le bal avec le remplacement de son président, Gérard Mestrallet, aux commandes depuis 1995. Jusqu’au mois de décembre, la directrice générale, Isabelle Kocher, recrutée pour succéder à Mestrallet, tenait la corde. A ceci près que l’Etat, actionnaire à 24,1%, a finalement décidé de maintenir la séparation des fonctions de président et de directeur général et de chercher un autre numéro 1. Sauf changement de dernière minute, le fauteuil devrait échoir à Jean-Pierre Clamadieu qui a réalisé une grande partie de sa carrière dans l’industrie chimique comme PDG de Rhodia puis de Solvay. Il a été reçu lundi à Bercy par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire. Toute la question est maintenant de savoir si Isabelle Kocher, qui aurait pu être la première femme à diriger une société du CAC 40, ne claquera pas la porte, face aux promesses non tenues. Histoire de ne pas envenimer une situation déjà tendue, le ministère de l’Economie a assuré l’intéressée «de son soutien» et fait savoir à l’envi que «son bilan et sa gestion ne sont pas remis en cause».
Discussions directes entre Le Maire et Ghosn
Deux jours plus tard, jeudi, un conseil d’administration ordinaire aura lieu à Boulogne-Billancourt, au siège de Renault. Cette fois-ci, il s’agit de désigner un dauphin à Carlos Ghosn l’omniprésent PDG de Renault et du constructeur japonais Nissan. Selon des sources concordantes, l’actuel directeur général délégué, Thierry Bolloré, tient la corde pour être officiellement désigné successeur. Il devra néanmoins patienter encore quatre ans pour devenir calife à la place du calife, puisque Carlos Ghosn devrait normalement être renouvelé comme PDG pour un nouveau mandat. C’est en 2022 qu’il devrait prendre un peu de recul, sans pour autant abandonner toutes ses fonctions.
L’Etat actionnaire à 15% du constructeur automobile a fait part de deux exigences pour l’avenir de Renault : que la succession de Carlos Ghosn soit lancée et que l’alliance entre Renault et Nissan soit davantage consolidée sur le plan juridique. Une manière d’éviter qu’elle ne repose uniquement sur les épaules de Carlos Ghosn qui en a été l’initiateur en 1999. Sur ce dernier point, il semble toutefois que le ministère de l’Economie n’ait pas encore obtenu satisfaction malgré les discussions directes entre Bruno Le Maire et le numéro 1 de Renault. La dernière conversation à ce sujet a eu lieu vendredi. L’Etat actionnaire a encore du pain sur la planche pour diffuser sa doctrine.
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