
Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF, reçus par la ministre des Transports Élisabeth Borne, ont chacun réaffirmé lundi 19 février leurs "limites" quant aux pistes du gouvernement sur l'avenir du groupe ferroviaire, la CGT concluant que "toutes (ses) craintes" étaient "confirmées" après la remise du rapport Spinetta. Avec ces rencontres, le gouvernement entendait lancer la concertation sur l'avenir de la SNCF. "Ça n'était pas une consultation, c'était un échange", a observé Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, en sortant du ministère.
Bruno Poncet, pour SUD-Rail, avait auparavant qualifié de "mise en scène" cette concertation. "Toutes nos craintes sont confirmées, il n'y a pas de véritable volonté de développement" du ferroviaire, "on est plutôt sur une logique d'attrition et de régression (...) une logique de casse du service public", a fustigé M. Brun.
Le premier syndicat de la SNCF, qui appelle à la mobilisation le 22 mars, n'a pas prévu de "grève nationale" ce jour-là. Mais la suite dépendra "de ce que va annoncer le Premier ministre" Edouard Philippe, a-t-il prévenu. "Il se murmure que le gouvernement serait prêt à affronter un mois de grève des cheminots", a poursuivi le représentant CGT. Ce serait "complètement irresponsable", a-t-il dit.
"On n'est d'accord sur rien"
"On n'est d'accord sur rien avec le rapport", la ministre "l'a entendu", a expliqué Bruno Poncet. Il a souligné avoir fait valoir auprès d'Elisabeth Borne qu'il fallait "arrêter avec le mot 'privilégiés' parce que les collègues aujourd'hui souffrent vraiment". Comme la CGT, SUD-Rail a perçu une inflexion du discours gouvernemental sur les "petites lignes", alors que le rapport pose la question du maintien de voies ferrées peu fréquentées.
Le syndicat dira mercredi s'il "se mobilise" le 22 mars. "Il va falloir réellement" travailler à une "plate-forme unitaire", a ajouté le représentant SUD-Rail. L'Unsa-Ferroviaire (deuxième syndicat), reçu dans la matinée, avait salué une ministre "plutôt ouverte à la concertation". "Elle a un peu pondéré le rapport", a déclaré Roger Dillenseger. L'Unsa, qui a fixé "(ses) limites", décidera jeudi si elle participe à la mobilisation du 22 mars.
Quant à la CFDT-Cheminots, qui a d'ores et déjà exclu de se joindre à la "manifestation CGT", elle attendra les arbitrages du gouvernement avant d'initier une éventuelle action, "qui pourra aller jusqu'à la grève si besoin", selon Rémi Aufrère-Privel.
Le sort réservé au statut des cheminots sera déterminant. "Nous avons réaffirmé que nous défendrions évidemment le statut", a souligné le représentant CFDT. Le statut, c'est aussi "une offre de qualité de service" et "la sécurité ferroviaire", a insisté SUD-Rail. Une intersyndicale est prévue jeudi soir.
(avec AFP)
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