Envie de savoir ce que vous mettez dans votre assiette ? Grâce à un code barre spécial installé sur l’emballage de certains de ses produits phares, Carrefour propose de tout connaître de votre futur plat, de sa vie jusqu’au trépas. Concrètement, armé de votre smartphone, vous pouvez depuis ce mardi en théorie - notre tentative dans un magasin du XVe arrondissement de Paris a échoué - scanner les codes QR, ces codes-barres constitués d’une multitude de carrés noirs sur fond blanc, installés sur l’emballage des poulets fermiers d’Auvergne commercialisés par le distributeur.
« La lecture du code renvoie en temps réel à une plate-forme d’informations où le consommateur prend connaissance des différentes étapes de la chaîne de production de son poulet, de la date de la ponte de l’œuf à son lieu d’abattage en passant par sa nourriture et sa date limite de consommation », explique Laurent Vallée, secrétaire général et responsable de la qualité et de la sécurité alimentaire du groupe. Une mini-vidéo du producteur qui présente lui-même en quelque secondes son exploitation est aussi disponible. « Les clients ne regarderont sans doute pas le film en rayon, certains peut-être, plus tranquillement chez eux », tempère-t-il. Qu’importe en réalité.
Car l’objectif n’est pas pour l’enseigne de créer du clic mais bien de faire preuve de transparence. En un mot, de rassurer ses consommateurs secoués par les scandales sanitaires à répétition ces derniers mois (œufs contaminés au pesticide fipronil, laits infantiles Lactalis contaminés à la salmonelle, jambons contaminés à la bactérie listeria…). « Les clients sont déconnectés de leur alimentation, ne savent pas d’où elle vient ni ce qu’ils mangent vraiment. Or, ils sont en demande d’informations. Nous voulons recréer du lien, une proximité entre client et aliment », résume Laurent Vallée.
Grâce à la blockchain, comme pour le Bitcoin
La technologie de la blockchain - utilisée par exemple pour les monnaies virtuelles comme le bitcoin - est une base de données numérique sécurisée et infalsifiable où sont stockées toutes les informations clés d’un produit. Appliquée au secteur alimentaire, elle permet aux éleveurs et producteurs d’y entrer les informations de traçabilité de chacun de leurs lots (dates, lieux d’élevage, circuit, références, traitements administrés, labels, OGM ou non, etc.) au fur et à mesure de sa transformation.
Réservée pour l’instant à ses poulets entiers fermiers d’Auvergne estampillés « Filière Qualité Carrefour » (un million vendu chaque année), cette traçabilité à « 100 % » doit s’élargir au fil de l’année à six à huit autres filières dites « Qualité », dont des œufs élevés en plein air, des tomates à partir de juin, du lait, du fromage (Rocamadour en tête), des saumons de Norvège et d’Ecosse… Ces derniers seront l’occasion de tester au niveau international, le bon fonctionnement de cette blockchain alimentaire que Carrefour revendique déjà comme la première d’Europe.
De là à imaginer un jour que ce dispositif permette de faciliter l’information et peut-être même les rappels d’aliments contaminés après les récents ratés sur les laits Lactalis, il n’y a qu’un pas que le distributeur reconnaît envisager mais sans rien promettre.
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