La Commission européenne a autorisé mercredi sous conditions le rachat du spécialiste américain des semences, pesticides et OGM Monsanto par le géant allemand de la chimie Bayer. Une étape importante dans ce processus d'acquisition lancé en février 2016. Bayer se trouve cependant encore suspendu à l'autorisation des autorités américaines, qui semblent rechigner pour le moment.
Est-ce la naissance imminente d'un mastodonte de l'agrochimie? La Commission européenne a autorisé mercredi, sous conditions, le rachat de l'Américain Monsanto, spécialiste des semences, des pesticides et des OGM, par le géant allemand de la chimie Bayer. À l'instar de deux autres méga-fusions autorisées par l'exécutif européen en mars 2017, entre les géants américains Dow et DuPont, puis dix jours plus tard le rachat du suisse Syngenta par le géant chinois ChemChina, l'acquisition de Monsanto par Bayer ne devait pas donner lieu à une situation quasi-monopolistique. C'est pour lever cette crainte que Bayer a proposé à la Commission de céder un vaste ensemble d'activités. «Nous avons autorisé le projet de rachat de Monsanto par Bayer parce que les mesures correctives proposées par les parties, qui dépassent largement les 6 milliards d'euros, répondent pleinement à nos préoccupations en matière de concurrence», a déclaré la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager. «Nos décisions permettent de garantir que la concurrence et l'innovation resteront effectives sur les marchés des semences, des pesticides et de l'agriculture numérique, même à l'issue de cette concentration», a-t-elle ajouté.
» LIRE AUSSI - Fusions-acquisitions: l'année des très grosses opérations
Pendant son enquête, la Commission européenne avait reçu de nombreuses pétitions envoyées par mails et courriers s'alarmant de cette union qui donnerait trop de pouvoir à un groupe fabriquant des OGM et le glyphosate, le désherbant aussi connu que controversé. «Bloquer cette fusion profondément impopulaire serait un grand succès pour l'UE. Plus d'un million de citoyens ont exhorté Margrethe Vestager à bloquer cette fusion infernale», avait notammen rappelé l'ONG Friends of the Earth Europe dans une lettre envoyée mardi à la Commissaire européenne à la Concurrence. Aux États-Unis en revanche, les autorités semblent rechigner à accorder leur autorisation. Selon une source citée par Bloomberg, des négociations sont en cours et l'administration ne devrait «probablement» pas prendre de décision «avant plusieurs mois».
Bayer à l'offensive depuis février 2016
Pour arriver à ce rachat, les hostilités ont commencé en février 2016. En poste depuis trois semaines seulement, le patron de Bayer, Werner Baumann fait du rachat de Monsanto une priorité. En mai de la même année, le groupe affiche son ambition et indique être prêt à débourser 55 milliards d'euros. «Nous nous attendons à une réponse positive des administrateurs de Monsanto», déclarait alors Werner Baumann. Le 14 juillet, Bayer relève légèrement son offre de plus de 2 %, valorisant ainsi le géant américain à 63,5 milliards de dollars. Avec cette surenchère, l'allemand entend se prémunir contre toute autre alliance de Monsanto avec un concurrent, comme l'autre géant mondial de l'agrochimie, l'allemand BASF. Le patron ne Monsanto ne cache pas être alors en discussion avec d'autres potentiels acheteurs, ce afin de faire monter les prix, comme le rapporte Bloomberg. Le 14 septembre 2016 ,au terme de quatre mois de de bataille et trois offres successives, Bayer remporte l'OPA sur Monsanto pour 59 milliards d'euros, proposant 114 euros par action aux actionnaires de l'américain, c'est à dire 6% de plus par rapport à la première offre du mois de mai.
» LIRE AUSSI - Bruxelles enquête sur la fusion de Bayer et Monsanto
Conscient de la nécessité de rassurer les instances internationales, le géant allemand avait annoncé en 2017 céder pour près de 6 milliards d'euros d'activités agrochimiques à son compatriote BASF pour pouvoir convoler avec Monsanto. BASF a par ailleurs annoncé au début du mois être en négociations exclusives pour racheter à Bayer l'ensemble de son activité de semences de légumes. Le patron de Bayer avait alors fait savoir le mois dernier que s'il recevait le feu vert de Bruxelles, il pourrait finaliser le rachat de Monsanto au second trimestre.
Bagikan Berita Ini
0 Response to "L'UE donne son feu vert au rachat de Monsanto par Bayer"
Post a Comment