
C'est une grève aux modalités inédites que l'intersyndicale de la SNCF entend mener pour faire reculer le gouvernement, notamment sur le projet de suppression du statut de cheminot . Réunies jeudi soir, trois des quatre organisations représentatives du groupe public (CGT, Unsa et CFDT) se sont mises d'accord pour appeler les cheminots à faire grève deux jours sur cinq... pendant trois mois.
Le premier préavis sera déposé en commun avec Sud-Rail les mardi 3 et mercredi 4 avril, ce qui épargnera le week-end de Pâques (et évitera de braquer dès le départ l'opinion publique). Mais suivront ensuite les 8 et 9 avril, les 13 et 14 avril... et ainsi de suite jusqu'en juin.
- Avril : le mardi 3 et le jeudi 4. Puis le dimanche 8 et le lundi 9. Le vendredi 13 et le samedi 14. Le mercredi 18 et le jeudi 19. Le lundi 23 et le mardi 24. Enfin le samedi 28 et le dimanche 29.
- Mai : le jeudi 3 et le vendredi 4. Le mardi 8 et le mercredi 9. Le dimanche 13 et le lundi 14. Le vendredi 18 et le samdei 19. Le mercredi 23 et le jeudi 24. Le lundi 28 et le mardi 29.
- Juin : le samedi 2 et le dimanche 3. Le jeudi 7 et le vendredi 8. Le mardi 12 et le mercredi 13. Le dimanche 17 et le samedi 18. Le vendredi 22 et le samedi 23. Le mercredi 27 et le jeudi 28.
Il y aura donc un appel à la grève le 8 et le 9 mai, ainsi que les dimanche 13 et lundi 14 mai, dans une semaine où le nombre de grands jours non travaillés ou fériés laissait augurer un fort afflux de clientèle dans les TGV. Les vacances de printemps des trois zones seront également impactées. Au total, pas moins de 36 jours de grève en trois mois !
Un scénario alternatif à la grève illimitée
« L'intersyndicale constate que le gouvernement n'a aucune volonté de négocier » et « prend la responsabilité (d'un) conflit intensif sur une très longue durée », a déclaré Laurent Brun, secrétaire national de la CGT Cheminots, après plus de deux heures de réunion. Les syndicats se sont donné rendez-vous à nouveau mercredi 21 mars pour préciser les détails du mouvement.
Tous les syndicats affichaient leur volonté d'en découdre, et les réformistes (l'Unsa et la CFDT), traditionnellement ouverts au dialogue, ne sont pas les moins remontés. Mais il n'y avait pas nécessairement accord sur la stratégie à adopter. C'est finalement un scénario alternatif à la grève illimitée et reconduite toutes les 24 heures (le schéma suivi en 1995) qui l'a majoritairement emporté.
Il ne fait toutefois pas l'unanimité puisque Sud-Rail a précisé dans la soirée qu'il souhaitait que les salariés grévistes décident eux-mêmes en assemblée générale le 4 avril s'ils veulent une grève reconductible tous les jours ou « s'ils s'inscrivent dans ce calendrier ». Le syndicat « posera un préavis de grève reconductible pour permettre aux salariés de décider », a indiqué à l'AFP son porte-parole Erik Meyer.
Les syndicats ont décidé de mener le combat sur la durée. « Il faut qu'on soit capable de tenir jusqu'en juin, pour pouvoir encore peser quand le gouvernement finalisera ses arbitrages », argumentait mercredi un militant.
Cette tactique perturbera sensiblement la « production » de trains durant trois mois, tout en limitant les conséquences financières pour les cheminots : en tenant compte des roulements de personnels, ce ne seront pas toujours les mêmes qui feront grève.
Guillaume Pepy promet des solutions alternatives
Même si elle ne se faisait sans doute aucune illusion sur la possibilité d'éviter une grève dure, la ministre des Transports Elisabeth Borne a déploré après l'annonce des syndicats une « posture incompréhensible » et même « irresponsable ». « Le gouvernement ne cherche pas l'affrontement, ne cherche pas l'épreuve de force. Les syndicats disent deux jours de grève tous les cinq jours, moi je dis négociation sept jours sur sept. Il y a beaucoup de sujets à négocier », a-t-elle ajouté ce vendredi matin sur CNews.
Vidéo - Grève à la SNCF : le compte à rebours a commencé
De son côté, le patron de la SNCF Guillaume Pepy, interrogé sur TF1, s'est s'engagé à publier chaque jour à 17 heures la liste des trains qui circuleront le lendemain. Il a également promis de mettre en place des solutions d'acheminement des voyageurs en s'appuyant sur le covoiturage, en mobilisant des bus, des cars, des VTC. « On sera complètement mobilisés », a-t-il assuré en appelant à une poursuite des discussions entre gouvernement et syndicats car selon lui, « il y a énormément de grain à moudre » pour trouver une solution.
https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/0301444129241-sncf-les-syndicats-annoncent-une-greve-perlee-sur-trois-mois-2161538.phpBagikan Berita Ini
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