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Chez les grévistes SNCF de l'Aveyron : « Bonjour, c'est nous les fainéants de cheminots »

Un employé de la SNCF en grève à la gare Saint-Lazare, à Paris, le 22 mars, journée de mobilisation nationale dans la fonction publique.

Les portes de la gare de Sévérac-le-Château (Aveyron) étaient fermées, les rideaux des guichets baissés et pas un voyageur n’errait sur les quais. Aucun des huit trains quotidiens de la petite ligne Béziers-Neussargues ne circulait lundi 9 avril, au quatrième jour de grève nationale. Une quarantaine de cheminots, massés sur le parvis, se mettaient en scène avec un train factice et une immense banderole, proclamant « privatisation = train en carton », allusion au remplacement des petites lignes ferroviaires par des bus. Le décor est planté et les troupes remontées.

L’assemblée générale (AG), tenue quelques minutes plus tôt, avait voté à l’unanimité la reconduction pour la journée de vendredi 13 avril et préparé ses actions futures. Pour ces hommes et femmes du rail, l’enjeu est de changer leur image. Au fil des discussions, l’incompréhension le disputait à la colère contre cette étiquette de « nantis » qui leur colle à la peau depuis le début du conflit. L’AG s’est ainsi transformée, quelques instants, en thérapie collective où beaucoup racontent avoir eu des repas de famille « compliqués » et des discussions entre amis houleuses. « Faut que cela cesse, c’est pas normal qu’on laisse dire tout ça ! », s’écrie un roulant, en parlant des « contre-vérités de BFM » ou des « mensonges » du gouvernement sur leurs conditions de travail. Un murmure de colère se fait entendre. On sent le collectif à fleur de peau.

« Manque de respect »

« Il y a un manque de considération par rapport à notre métier qui me choque. Aujourd’hui, on doit se justifier en racontant qu’on se lève à 4 heures du matin, qu’on rate Noël et qu’on ne voit pas nos enfants », s’agace Paul, aiguilleur de Lozère, 36 ans, dont onze à la SNCF. Frédéric, lui, agent de circulation, ne comprend pas ce « manque de respect » : « Quand on bosse quarante dimanches par an, payés seulement 4 euros de plus par heure alors que c’est le double...

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http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/04/14/chez-les-grevistes-de-la-sncf-bonjour-c-est-nous-les-faineants-de-cheminots_5285443_3234.html

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