Mais où étaient donc passés les voyageurs ? Ce mardi matin, 7h30, le hall 2 de la Gare de Lyon, pourtant l’une des toutes premières gares de la SNCF (105 millions d’usagers par an), était désert en ce premier jour de grève des cheminots. 120 Volontaires de l’Information (VI), appelés aussi les « Gilets rouges », et facilement reconnaissables à leurs chasubles rouge vif, piétinaient dans les courants d’air, le long des quais.
« Seuls 300 passagers se sont engouffrés dans le TGV Paris-Lyon de 6h59, alors qu’il peut en contenir près de mille », témoignait Philippe, l’un des volontaires. Idem pour le Paris-Marseille de 7h37, aux deux-tiers vide. « Ça ne va pas durer, alertait-il. C’est le calme avant la tempête. »
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Assurer l’information des usagers
« Notre mission première est d’assurer l’information des usagers, explique Monique Ricard, la responsable du dispositif au niveau national. Mais nous veillons également à leur sécurité. En détectant tout bagage qui semble abandonné par exemple, mais également en les orientant afin d’éviter toute concentration excessive. » Créés juste après les grandes tempêtes de 1999, les « Gilets rouges » sont chargés lors d’événements exceptionnels (rencontres sportives, incidents ou comme ici grève) d’aider les voyageurs. Au fur et à mesure des années, la SNCF, souvent critiquée pour son manque d’informations, a renforcé les effectifs. Résultat : ils sont 15 000 aujourd’hui (sur un total de 144 000 salariés en France) à intervenir régulièrement, quand le besoin s’en fait sentir. « Pour ce premier jour de grève, nous avons déployé 1 500 volontaires répartis dans 150 gares à travers toute la France, détaille encore Monique. Dont 70 % pour la seule région d’Ile-de-France, qui concentre une part importante du trafic national. »
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Gilet rouge… mais solidaire des grévistes !
Selon la CGT, premier syndicat du groupe, la SNCF aurait pourtant rencontré de sérieuses difficultés pour mobiliser suffisamment de Gilets rouges. « Il y a deux jours, en Ile-de-France, la direction n’en avait trouvé que 225 pour assurer l’information en gare, alors que les besoins avaient été évalués à plus de 1 300 », assurait ainsi Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT-Cheminots, dans notre édition de ce lundi. Une information confirmée par des Gilets rouges croisés Gare de Lyon.
« Ils ont sacrément ramé pour mobiliser du personnel, témoigne François*, la cinquantaine, cadre supérieur au siège. Ce qui n’est pas le cas d’habitude. Résultat, certains d’entre nous ont été enrôlés sans avoir vraiment le choix. Pour ma part, je suis là pour donner un coup de main aux voyageurs, mais je me suis quand même porté gréviste pendant 59 minutes. Par solidarité et pour le symbole. »
« Ce mouvement, c’est 50 % de grévistes, mais 100 % de solidaires, renchérit Isabelle*, cadre supérieure qui travaille d’habitude dans les bureaux plus feutrés de la direction financière, au siège de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). A tous les échelons du groupe, on est très inquiets. » A chaque grève, Isabelle se porte volontaire pour endosser la chasuble rouge. « J’ai les qualifications pour conduire un train, explique-t-elle. Mais pas question de remplacer un gréviste. On est à fond avec nos collègues. »
* Les prénoms ont été changés
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