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Rupture consommée entre Leclerc et Coca-Cola, Fanta, Sprite et Finley

Coca-Cola et Leclerc n'ayant pas réussi à se mettre d'accord sur les prix lors des négociations commerciales pour 2018, les rayons des adhérents de la première enseigne de France commencent à manquer de la marque de soda la plus connue au monde. Toutes les autres marques du groupe Coca-Cola sont aussi concernées.

«Quelle que soit la puissance d'une enseigne, aucune ne peut se passer de Coca-Cola ou de Nutella». Cette affirmation, régulièrement assénée pour illustrer la puissance des géants de l'agroalimentaire, semble avoir pris du plomb dans l'aile ces derniers jours. Depuis deux semaines, les rayons de certains magasins Leclerc, la première enseigne de grande distribution de France avec 21% de part de marché, affichent des messages sans équivoque. «Chers clients, en raison d'un désaccord avec le fournisseur Coca-Cola qui souhaite augmenter significativement le prix de ses produits en 2018, l'enseigne E.Leclerc n'a pu trouver d'accord avec ce fournisseur et présente ses excuses pour les ruptures constatées sur ces produits». Certains magasins commençant en effet à avoir épuisé leurs stocks, et la centrale de Leclerc ne repassant plus commande, leurs rayons de Coca commencent à se clairsemer.

Le prix au cœur de la brouille

Un aveu de divorce consommé entre les deux groupes. En effet, Coca-Cola confirme qu'elle n'a pas trouvé d'accord avec le distributeur français, aux termes des négociations commerciales pour 2018 terminées le 1er mars dernier à minuit. Cela concerne sa marque phare, Coca-Cola et ses déclinaisons (Light, Zéro...). Mais aussi les autres boissons du groupe aux 500 marques: Fanta, Sprite, Minute Maid, Finley...

Au premier mars de chaque année, toutes les enseignes doivent en effet avoir signé leurs contrats avec leurs fournisseurs de grandes marques pour l'année à venir. Ce qui n'a donc clairement pas été le cas entre Coca-Cola Européen Partners (CCEP), l'embouteilleur de la marque de soda, et Leclerc. Contacté, CCEP confirme mais se refuse à détailler les raisons de cette brouille. Côté Leclerc, qui a fait des prix bas sa marque de fabrique, la raison affichée est plus claire: les prix. Le premier fabricant de sodas au monde serait trop gourmand. Or depuis la fin des États Généraux de l'Alimentation visant à revaloriser la chaîne alimentaire, le patron de l'enseigne Michel-Édouard Leclerc a martelé qu'il acceptait de relever ses prix sur les produits à dominante agricole Made in France pour soutenir le monde agricole français. Mais qu'il n'entendait faire aucun cadeau financier aux grandes multinationales.

En raison d'un désaccord avec Coca-Cola qui veut augmenter significativement les prix de ses produits en 2018, l'enseigne E.Leclerc n'a pu trouver d'accord avec ce fournisseur.

Annonce écrite de Leclerc en magasin

Déréférencements fréquents

Ce type de désaccord n'est pas une première dans la grande distribution française, connue pour ses relations complexes avec ses fournisseurs. Il y a quelques années, toutes les marques de Delpeyrat avaient été sorties des rayons d'un grand distributeur français pendant près d'un an. Ce qui lui avait coûté près d'un quart de son chiffre d'affaires. Lactalis a aussi eu aussi maille à partir en 2011 avec Leclerc, avec sortie de ses marques à la clef (Président, Lactel, Roquefort Société...). Selon nos informations, Nestlé aurait aussi connu des déréférencements partiels chez Intermarché pendant les dernières négociations commerciales.

Le fait de sortir des rayons pour désaccord sur les prix n'est pas illégal en soi. En revanche, se servir de menaces de déréférencement comme levier de négociation commerciale l'est, «compte tenu de la relation commerciale établie entre le fournisseur et le distributeur», précise Hervé Lecaillon, avocat associé spécialiste de la distribution chez Fidal. Ce qui ne semble pas être le cas pour le cas Coca-Leclerc. En revanche, si la rupture est établie, la sortie des rayons doit respecter «un délai de préavis, qui tienne compte notamment de l'ancienneté de la relation», poursuit l'avocat. Soit un mois de préavis pour une année de relation commerciale. Une clause de toute évidence non respectée dans ce cas, Leclerc et Coca travaillant ensemble depuis des années.

Parade contrôlée de près

Les conséquences de cette bisbille pour le géant américain sont pour l'instant difficiles à chiffrer. Selon Le Parisien-Aujourd'hui France, les pénuries de Coca dans les linéaires de Leclerc ont débuté depuis 15 jours. Elles pourraient durer jusqu'aux prochaines négociations qui s'ouvrent en novembre prochain...

Côté Leclerc, la situation est aussi délicate. Pour ne pas manquer d'un des poids lourds des linéaires, l'enseigne aurait en effet trouvé une parade, toujours selon le Parisien. S'approvisionner en Coca-Cola auprès de fournisseurs étrangers. Et possiblement via sa centrale européenne Eurelec. Ce qui expliquerait la présence de bouteilles en langue étrangère dans certains linéaires. Ce type de pratique surveillée de près en ce moment par la répression des fraudes française (DGCCRF), car elle peut être considérée comme un moyen de contourner la législation française pour obtenir des prix plus avantageux que ses concurrents. Les locaux de Leclerc ont d'ailleurs été perquisitionnés tout début mars sur ces suspicions.

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