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Air France : Jean-Marc Janaillac laisse un bilan flatteur mais inachevé

Vingt-deux mois : c'est le temps qu'aura passé Jean-Marc Janaillac aux commandes d'Air France et d'Air France-KLM. Mais en dépit de sa brièveté de mandat, le bilan de Jean-Marc Janaillac se compare avantageusement avec celui de ses prédécesseurs. Après des débuts difficiles, marqués par une grève des hôtesses et stewards, Jean-Marc Janaillac est parvenu à rompre avec des années d'attrition, en renouant avec la croissance, tout en améliorant les performances économiques de l'ensemble des entités du groupe. En 2017, Air France-KLM signe ainsi  les meilleurs résultats de son histoire , avec un bénéfice d'exploitation de 1,488 milliard d'euros (+42 %), une dette réduite de 2 milliards d'euros et un trafic record de près de 100 millions de passagers.

Cercle vertueux

Le PDG d'Air France-KLM bénéficie, il est vrai, d'un contexte favorable. Aux réductions de coûts imposés par son prédécesseur Alexandre de Juniac s'ajoutent la baisse du prix du carburant, qui permet au groupe d'économiser 1,5 milliard de dollars en 2016 et une demande en forte progression. « Cela nous a permis d'enclencher un cercle vertueux, en renouant avec une croissance rentable, sans laquelle nous n'aurions pas pu réduire les coûts d'Air France », reconnait-il lui-même dans une interview aux Echos.

Le lancement de Joon

Toutefois, c'est bien à Jean-Marc Janaillac et le directeur général d'Air France, Franck Terner, que revient le mérite d'avoir convaincu les pilotes d'Air France d'accepter le lancement de Joon . Cette nouvelle filiale d'Air France à mi-chemin entre le transport aérien traditionnel et le low cost, doit permettre à Air France de générer un gain de productivité de 18 % sur le long-courrier et de 15 % en moyen-courrier. De quoi sauver des lignes d'Air France déficitaires et reprendre l'offensive sur quelques axes touristiques.

Delta et China eastern à bord

L'autre grand succès de son mandat est l'entrée au capital d'Air France-KLM de  Delta et de China Eastern , les deux principaux partenaires stratégiques d'Air France, pour 10 % chacun. Outre l'apport de capital, cette opération arrime durablement Air France-KLM aux deux grands gagnants de la mondialisation du transport aérien, assurant ainsi sa place dans le camp des vainqueurs, face à IAG-American, Lufthansa-United et Emirates.

Des « marges de progression »

Cependant, comme l'a lui reconnu Jean-Marc Janaillac, les « marges de progression restent importantes ». La rentabilité d'Air France-KLM reste nettement inférieure à celle de ses grands concurrents et à peine suffisante pour financer ses investissements sans s'endetter davantage. C'est particulièrement vrai d'Air France et de sa filiale régionale HOP !, dont le bénéfice record de 2017 (588 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 15,82 milliards) reste loin derrière celui de KLM (910 millions de bénéfices pour 10,34 milliards de chiffres d'affaires).

Air France flirte avec la ligne rouge

Un écart qui met en péril la cohésion du groupe et qui va encore dangereusement s'accentuer en 2018. Avec déjà plus de 300 millions d'euros perdus pour cause de grève, un impact encore non quantifié sur les réservations, des hausses de salaires qui devraient renchérir les coûts à hauteur de 34 millions d'euros pour chaque point supplémentaire et une facture de carburant en hausse de 150 millions sur l'année, le résultat 2018 d'Air France risque de s'approcher dangereusement de la ligne rouge.

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