
Sans Serge Dassault, que va devenir</a> Le Figaro ? Lundi 28 mai, la mort de l’industriel, qui avait racheté le journal au groupe Robert Hersant en 2004, ne semble pas inquiéter</a> en interne. Le maintien de la branche médias, Groupe Figaro, au sein de la holding familiale Groupe Industriel Marcel Dassault, ne fait pas de doute. La relative sérénité est aussi due à la bonne santé du journal : 34 millions d’euros de résultat en 2017, pour 550 millions de chiffre d’affaires.
« Serge Dassault aimait “Le Figaro”. Il avait la conviction que le journal devait être</a> fort économiquement pour pouvoir</a> être influent et porter</a> ses valeurs. Car c’était un entrepreneur avant tout, témoigne Marc Feuillée, le directeur général du groupe. Une grande partie de la réussite actuelle du “Figaro” est la sienne : il a décidé d’investir dans le journal, de le moderniser</a> et de construire</a> un groupe autour. Cela protège le titre</a>. »
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Aujourd’hui, le quotidien ne représente que 20 % de l’activité du groupe : Le Figaro a revendu le Groupe L’Express en 2006, mais a beaucoup développé le numérique puis racheté le groupe CCM Benchmark en 2015. Il possède aujourd’hui plusieurs titres et services thématiques : L’Internaute, JDN, Le Particulier, Jours de France…
Toutefois, Le Figaro tourne la page d’un patron très présent, qui ne cachait pas qu’il s’intéressait à l’éditorial et avait des convictions. Les « journaux doivent diffuser</a> des idées saines », « pas de la désinformation », avait-il dit dans une intervention sur France Inter, en décembre 2004, ajoutant : « Les idées de gauche ne sont pas des idées saines. Nous sommes en train de crever</a> à cause des idées de gauche qui continuent. »
Rituel des vœux
Les débuts sont marqués par une série de tensions avec la rédaction, notamment à la suite d’un article sur la visite en France du président algérien Abdelaziz Bouteflika dans lequel un passage mentionnant un contrat de vente d’avions Rafale avait été censuré.
Recevant la société des rédacteurs (SDR), il avait jugé « qu’il y a quelquefois des informations qui nécessitent beaucoup de précautions », citant les « contrats en cours de négociation ». « Il y a des informations qui font plus de mal que de bien. »
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Quand Etienne Mougeotte était directeur du Figaro, la SDR s’était plainte de la proximité du journal avec Nicolas Sarkozy, qui a salué lundi la mort d’un « ami ». En février 2012, les journalistes avaient voté une motion rappelant que leur « journal d’opinion n’est pas le bulletin d’un parti, d’un gouvernement ou d’un président de la République ». Pour traiter</a> des affaires judiciaires dans lesquelles était impliqué le propriétaire du Figaro, un modus vivendi avait été trouvé : des comptes rendus factuels étaient publiés.
Une fois par an, Serge Dassault s’invitait même dans les pages, pour ses vœux devenus un rituel. Il y fustigeait la dette, les 35 heures, le nombre de fonctionnaires… Ceux de cette année saluaient l’élection d’Emmanuel Macron, alors que la direction de son journal avait soutenu le candidat de la droite, François Fillon, pendant la présidentielle de 2017. « Dans l’intérêt de la France, qui doit rester</a> notre seule boussole, on ne peut que souhaiter</a> sa réussite », écrivait-il. Un souhait mêlant conviction et pragmatisme.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/05/29/avec-la-mort-de-serge-dassault-le-figaro-tourne-la-page-d-un-patron-tres-present_5306261_3234.htmlBagikan Berita Ini
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