Pour cette 18e journée de grève depuis début avril, les cheminots veulent «frapper un grand coup».
Le trafic ferroviaire sera «très perturbé» lundi, selon les prévisions de trafic de la direction publiées ce dimanche, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation baptisée «journée sans cheminots». 1 TGV, 1 TER et 1 Transilien sur 3 en moyenne sont prévus. 1 train Intercités sur 5 circulera.
Selon les régions, la situation sera très contrastée. Pour les TGV, les lignes de l'axe atlantique (2 trains sur 5), de l'axe nord ou sud-est (1 train sur 3) seront particulièrement touchées. Même chose pour les trains Intercités, avec seulement 1 train sur 6 pour les lignes Paris-Rouen-Le Havre, Paris-St-Quentin-Maubeuge, ou Bordeaux-Marseille. En Île-de-France, pour les lignes Transilien et pour les lignes Intercités, la SNCF conseille aux voyageurs «de privilégier des itinéraires alternatifs ou de reporter leur voyage dans la mesure du possible».
Voici les prévisions en détail au niveau des RER:
• 1 RER A sur 2
• 1 RER B sur 3
• 1 RER C sur 4
• 1 RER D sur 4
• 1 RER E sur 3
Certaines lignes du Transilien seront très perturbées comme les lignes H (2 trains sur 5), N (2 trains sur 5) et R (1 train sur 10). Enfin, concernant les trains internationaux, 2 sur 5 circuleront, sauf pour l'Eurostar et le Thalys où le trafic sera quasi normal.
Baroud d'honneur des cheminots
Pour cette 18e journée de grève depuis début avril, les cheminots font leur «baroud d'honneur». Mobilisés contre la réforme ferroviaire - qui marque la fin du statut de cheminot pour les nouvelles embauches à partir du 1er janvier 2020 - et face à un gouvernement «droit dans ses bottes», ils veulent «frapper un grand coup», même si on sera loin de la journée sans train et sans cheminot rêvée par les centrales grévistes.
Samedi, le directeur adjoint du groupe SNCF - Mathias Vicherat - évoquait pour lundi «une journée particulière avec une forme de sursaut de mobilisation». Ce lundi marque aussi le lancement d'une «vot'action» qui durera jusqu'au 21 mai: les syndicats vont consulter les 147.000 salariés pour savoir s'ils sont «pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement». La CGT, l'Unsa, SUD et la CFDT espèrent ainsi raviver la flamme d'une mobilisation qui faiblit, tout en affichant leur «solide» unité. Pour le patron de la SNCF Guillaume Pepy, cette «vot'action» n'a «aucune» légitimité. Sur la réforme ferroviaire, «personne ne peut confisquer le débat et le vote au Parlement», a-t-il répété jeudi.
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La réforme de la SNCF déchaîne également les passions au sein de la classe politique. Ce dimanche, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand s'en est pris à Guillaume Pepy en le traitant de «radin». Le patron de la SNCF avait annoncé jeudi «une opération de reconquête» de ses clients malmenés par la grève, avec des billets de TGV à petit prix tout l'été et des prix cassés sur les cartes de réduction. «On nous dit clairement ‘pour les abonnés on va faire un geste, peut-être 50%'. Mais ils ont eu plus de 50% de leur abonnement remis en cause dans ma région!», a expliqué l'ancien ministre. Déjà votée par l'Assemblée nationale, la réforme ferroviaire sera discutée au Sénat à partir du 23 mai. La neuvième séquence de grève, débutée samedi soir, elle doit s'achever mardi à 07h55.
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