
Sale coup pour le Mondial de l'automobile. La marque Volkswagen a annoncé mercredi qu'elle ne prendrait pas de stand à la grand-messe de l'automobile de Paris, qui se tiendra du 4 au 14 octobre prochain. Et ce, au motif qu'elle n'avait pas de nouveau modèle à présenter cette année. « Nous réévaluons continuellement la pertinence de notre participation aux salons internationaux », explique une porte-parole de l'entreprise. « Nous ne prendrons pas de stand cette année, mais nous y participerons via des événements ponctuels. Et cette décision ne remet pas en cause notre participation en 2020 ». Les autres marques du groupe (Audi, Seat, Skoda, et Porsche) auront, elles, comme tous les deux ans, leur stand porte de Versailles.
Une tendance lourde
La décision de Volkswagen s'inscrit dans une tendance lourde. Depuis quelques années, les constructeurs ne participent plus systématiquement aux grandes manifestations du secteur. Ford, Opel, Volvo, Mazda ou encore Nissan (pourtant filiale à 43 % de Renault, actionnaire du salon) seront ainsi également absents du Mondial cette année. Et la liste pourrait s'allonger. A Genève en mars, DS, Opel ou Mini s'étaient fait porter pâles. Et à Francfort en septembre 2017, Peugeot, DS, Fiat, Volvo, et Nissan, pour ne citer que quelques marques, avaient elles aussi déclaré forfait.
Les constructeurs sont devenus sélectifs. « Nous avons décidé, depuis l'an dernier, de ne plus participer qu'à un salon par an et par région », explique-t-on chez Nissan, qui était présent à Genève en mars. Même si, selon le commissaire général du Mondial Jean-Claude Girot, le prix des mètres carrés a plutôt été réduit à Paris cette année, les coûts de participations aux salons ont tendance à exploser. « Ils atteignent plusieurs millions d'euros : il y a une surenchère pour avoir le stand le plus spectaculaire, les présentations des nouveaux modèles sont devenues de véritables shows, il faut envoyer du personnel qualifié pour répondre aux questions des visiteurs qui autrefois se contentaient d'une brochure... », explique un constructeur.
Des salons concurrents
Les marques disposent en outre d'autres moyens de communication. « Autrefois il y avait soit les salons, soit la publicité », dit-on chez PSA. « Avec le numérique et les réseaux sociaux, le champ des possibles est devenu bien plus large ». Avec, parfois, des retombées supérieures -en tout cas plus directement mesurables. Enfin, des concurrents ont fait leur apparition avec l'émergence de la haute technologie dans les voitures : Volkswagen sera présent au salon Vivatech (co-organisé par le groupe « Les Echos ») fin mai, et Nissan avait son stand au CES de Las Vegas en janvier.
Les salons doivent se réinventer. Jean-Claude Girot espère compenser le manque à gagner non seulement par la présence de nouveaux venus (un chinois, GAC, sera présent pour la première fois au Mondial), mais aussi grâce à de nouveaux événements (le Mondial de la mobilité, le Mondial de la Moto, ou encore le Mondial Tech réservé aux professionnels). « Je veux faire regretter leur absence à ceux qui ne seront pas là ! », insiste-t-il. Le Mondial est le premier salon auto du monde par sa fréquentation. Il a accueilli 1 million de visiteurs en 2016.
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