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Les quatre solutions de Smovengo pour débloquer Velib'

Acculé par les élus parisiens, Smovengo lance une opération sauvetage de Velib'. L'opérateur du système métropolitain de vélopartage a présenté ce jeudi son plan de sortie de crise, moins de 24 heures après le coup de semonce des collectivités locales responsables du service. Mercredi, la maire de Paris Anne Hidalgo, flanquée du patron de la métropole Patrick Ollier et plus discrètement du syndicat mixte qui porte le contrat avec Smovengo, a sommé le consortium franco-espagnol de rétablir le service « depuis dix jours quasi inexistant. »

Extraction des vélos bloqués

Jorge Azevedo, directeur général de Smovengo, a reconnu qu'environ 3.000 vélos étaient bloqués au pic de la crise la semaine dernière, sur un parc de 9.000 machines. Ces blocages s'expliquent en partie par une triple conjonction. Les deux tiers des 670 stations en service n'ont pas pu être raccordés comme prévu au réseau électrique d'Enedis et sont alimentées par des batteries à changer régulièrement. La grève depuis mi-avril d'une grosse cinquantaine d'agents de l'opérateur, soit la moitié des équipes opérationnelles sur le terrain, a entraîné le vidage de ces batteries et la panne en série des stations. Troisième facteur aggravant, une mauvaise conception mécanique de l'attache des vélos a provoqué des décharges accélérées des microbatteries embarquées menant à des blocages jusque dans les stations bien alimentées.

Le point bas du fonctionnement de Velib'a été atteint ces derniers jours avec 10.000 locations quotidiennes de plus de trois minutes, excluant donc les tentatives infructueuses d'utilisation. Smovengo assure que fin mars-début avril, avant la grève, le réseau avait bien redémarré à 30.000 usages par jour.

La première mesure promise par le consortium va donc consister à sortir les vélos bloqués pour recharger les microbatteries et réparer les défaillances. « Nous avons déjà sorti 2.000 appareils et nous en réinjectons d'autres », assure le directeur général.

Sous-traitance des changements de batteries

Smovengo a confié à une société spécialisée le soin de changer les batteries vides des stations non raccordées. Une trentaine de personnes effectueront ce travail, qui évitera une partie des bugs. Jorge Azevedo assure qu'il ne s'agit pas d'un contournement du droit de grève car le remplacement des batteries ne faisait pas initialement partie du travail de ses effectifs qui sont là pour réguler l'approvisionnement des stations en vélos.

Passage en mode dégradé

L'opérateur reconnaît de nombreux dysfonctionnements matériels mais surtout logiciels de son système. Sa direction justifie les retards de débogage : « nous avons dû composer avec le calendrier serré de l'appel d'offres pour adapter notre conception technique aux spécifications. En début d'année, nos équipes d'ingénieurs ont aussi dû s'occuper en priorité du fonctionnement sur batterie qui n'était pas prévu », justifie la direction.

L'opérateur a décidé de simplifier au maximum son système pour en résoudre progressivement les bugs. Les vélos électriques, qui composaient déjà 20 % du parc aux environ de 1.200 machines, vont ainsi être retirés le temps nécessaire. La fonction Parc Plus va également être désactivée, elle permettait de rendre un vélo dans une station déjà pleine mais les usagers ont connu de nombreux déboires avec cette fonctionnalité. C'est pourtant elle qui avait distingué l'offre de Smovengo de celle de Decaux dans la compétition du syndicat mixte. L'opérateur ne veut pas s'engager sur un délai de remise en service de l'intégralité des fonctionnalités, l'échéance sera négociée avec les élus selon son dirigeant.

Gel des ouvertures de stations

Toujours dans le souci de simplifier son réseau pour en décortiquer les dysfonctionnements, Smovengo renonce à maintenir le rythme de déploiement de nouvelles stations, déjà en deçà de ce qui était prévu au contrat, à savoir 1.400 stations prêtes en juin. Il ne mettra donc plus de stations sous batterie en service et la priorité est donnée au raccordement des points existants. « Nous visons 800 stations fin juin, à 80 % raccordées au minimum », promet Jorge Azevedo.

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