En quelques mois, #Velibgate est devenu le mot-clé à la mode sur les réseaux sociaux, après le passage de relais désastreux de l’opérateur du système de vélos en libre-service de la capitale, JCDecaux, au consortium Smovengo (Mobivia, Indigo, Moventia et Smoove). Ce « Velibgate » –dénoncé tant par les quelque 190 000 abonnés, exaspérés de ne pas pouvoir</a> utiliser leurs vélos, que par un certain nombre de salariés, en grève depuis quelques semaines, et aussi par les élus de Paris et de la Métropole, qui ont soutenu le changement d’opérateur – va-t-il enfin prendre</a> fin ?
Sommé mercredi 2 mai par la Métropole du Grand Paris de présenter</a> un plan de sortie de crise, Smovengo s’est exécuté jeudi 3 mai devant la presse. « La situation est mauvaise et n’est pas acceptable », a reconnu avant tout Jorge Azevedo, le directeur général de Smovengo. Il a ensuite dit toute « sa détermination » de sortir</a> de l’impasse actuelle. Et cela passe avant tout par un retrait, d’ici au 8 mai, de quelque 3 000 vélos bloqués, sur les 9 000 présents aujourd’hui sur le réseau de 670 stations aujourd’hui ouvertes – au lieu des 1 400 promises à fin mars par le syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole.
« Du fait des retards accumulés dans l’électrification des nouvelles stations Vélib’, les deux tiers d’entre elles fonctionnent sur batterie. Chacune doit être</a> remplacée et rechargée tous les jours, rappelle Jorge Azevedo. Avec l’arrivée du printemps, jusqu’à 30 000 locations de vélos par jour ont été enregistrées, et de nombreuses batteries se sont vidées bien plus rapidement, rendant impossible l’attache ou le détachement des vélos. »
Problèmes de logiciels
Sans la batterie, qui fournit l’énergie notamment pour le « bridge » qui fait communiquer</a> le deux-roues avec le serveur du service Vélib’, aucune location ne peut être autorisée. Dans le même temps, le service a connu des problèmes techniques et logiciels, qui mettent du temps à être réglés. Du coup, les vélos s’accumulent dans les stations, déjà pleines, tandis que d’autres stations, vides, ne sont, elles, plus fournies.
En parallèle, une cinquantaine de salariés de Vélib’ – notamment des anciens du précédent opérateur, géré par JCDecaux – se sont mis en grève pour obtenir</a> les mêmes conditions de travail qu’auparavant. « S’ils ont obtenu le même salaire, ils doivent travailler</a> différemment, et cela ne semble pas bien vécu », euphémise un connaisseur du système.
En l’absence d’une grande partie des « régulateurs » du réseau, le service est devenu inopérant. « En enlevant 3 000 vélos bloqués et en supprimant, de manière temporaire les vélos à assistance électrique ainsi que la fonction Park +, qui permet de rendre</a> un cycle, même quand une station est pleine, nous allons repartir</a> sur une base solide et stabilisée pour relancer</a> tout le service dans les prochaines semaines », indique Jorge Azavedo.
Côté réseau, enchaîne le directeur général de Smovengo, « nous poursuivons l’ouverture de stations. En juin, nous en aurons ouvert 800, dont 720 totalement électrifiées. Et pour la suite, nous allons cadencer</a> l’ouverture de stations selon un calendrier négocié avec la Métropole du Grand Paris. Une chose est sûre, nous n’ouvrirons désormais une station que quand elle sera raccordée au réseau électrique ».
Enfin, Vélib’ s’engage à renforcer</a> l’information des usagers sur le terrain et double de 60 à 120 le nombre de salariés de son centre d’appel. Depuis cinq mois, pas moins de 400 à 500 salariés internes et de sous-traitants travaillent pour normaliser</a> le service, assure-t-on au sein de Smovengo.
3 millions d’euros de pénalités
Depuis le début de l’année, le syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole a déjà infligé trois millions d’euros de pénalités à son fournisseur pour les retards accumulés, mais Smovengo reste serein. « Le consortium a signé un contrat de quinze ans, rappelle une source. Et ces pénalités seront discutées avec le donneur d’ordre. » Lors de l’attribution du marché, le contrat était estimé entre 600 à 800 millions d’euros sur l’ensemble de la période. Les appels de certains élus à l’arrêt du contrat ne sont pas pris sérieusement.
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Si le consortium a affiché un certain retard dans le déploiement de ses stations Vélib’, il a d’ores et déjà identifié plusieurs raisons de ce dérapage. Et toutes ne peuvent lui être imputées, estime Smovengo, comme il le rappelait le 11 mars dans un communiqué. Entre le retard de la signature du contrat et l’absence de données techniques fiables dans le cahier des charges techniques du syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole, afin de raccorder</a> les stations au réseau électrique, Smovengo ne pouvait pas aller</a> plus vite, juge-t-il.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/05/03/smovengo-presente-ses-mesures-d-urgence-pour-sortir-de-la-crise-du-nouveau-velib_5293991_3234.htmlBagikan Berita Ini
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