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SNCF : Édouard Philippe reçoit les syndicats ce lundi

Le Premier ministre a déjà averti qu'il ne reviendrait pas sur l'ouverture à la concurrence, la fin du recrutement au statut et la réorganisation de l'entreprise.

À la veille d'un huitième épisode de deux jours de grève à la SNCF (8 et 9 mai), les quatre fédérations de cheminots avec les numéros 1 des centrales syndicales seront reçus, ce lundi de 8 à 15 heures, par un Premier ministre «très ferme» car certains points ne sont «pas négociables». Édouard Philippe sera entouré des dirigeants de la SNCF Guillaume Pepy, Patrick Jeantet et Benjamin Raigneau, d'Elisabeth Borne, ministre des Transports, de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP) et des représentants des régions et des usagers.

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«Nous ne reviendrons pas sur l'ouverture à la concurrence, nous ne reviendrons pas sur la réorganisation de l'entreprise et sur la fin du recrutement au statut», a réaffirmé Édouard Philippe, vendredi, sur France Bleu Berry. «Nous l'avons dit, je le répète», a-t-il insisté. Édouard Philippe recevra les syndicats à tour de rôle dans «un état d'esprit très ouvert et en même temps très ferme», car «cette réforme est nécessaire pour améliorer la qualité de service ferroviaire», a-t-il averti.

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Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF avaient exigé à la mi-avril de rencontrer le chef du gouvernement, excédés après que Matignon a annoncé d'abord à la presse le projet de filialisation de l'activité fret et la date de fin du recrutement au statut de cheminot (le 1er janvier 2020). CGT Cheminots, Unsa ferroviaire, SUD-Rail et CFDT Cheminots avaient alors claqué la porte de la concertation menée depuis début mars par Elisabeth Borne, réclamant une réunion avec «celui qui décide». Après avoir refusé dans un premier temps de les recevoir, Édouard Philippe leur avait finalement donné rendez-vous le 7 mai. Un revirement mis au crédit de la grève par les syndicats. «Le rapport de force a gagné», se félicitait Laurent Brun (CGT Cheminots, premier syndicat à la SNCF), jeudi, en marge d'un rassemblement à Paris pour mettre le gouvernement «sous pression».

Question de la dette

«Il y a encore des sujets à discuter comme les modalités de reprise de la dette» du groupe par l'État, une «question extrêmement importante» à voir «pas simplement avec les organisations syndicales», mais aussi «avec la direction de la SNCF», les associations d'usagers, députés et sénateurs. Adoptée mi-avril en première lecture à l'Assemblée, la réforme sera examinée au Sénat à partir du 23 mai.

«On voit bien qu'on n'est pas dans la conclusion du conflit», qui est entré dans son deuxième mois, puisque Édouard Philippe «reste sur des positions extrêmement dures», mais les cheminots sont «déterminés à aller au bout», a prévenu Laurent Brun.

Les syndicats «demandent l'organisation de tables rondes de négociations tripartites avec la présence du patronat» pour «clarifier le projet du gouvernement de manière réelle», qu'»on règle les questions en direct» au lieu de rester «dans le flou» et de renvoyer des dossiers à «plus tard», a expliqué le secrétaire général de la puissante CGT Cheminots. «Toutes les questions de financement sont dans le flou.» Et pour le transfert d'agents SNCF dans d'autres entreprises après l'ouverture à la concurrence, «on nous annonce des règles vagues et tout est renvoyé à un futur décret d'application», a-t-il dénoncé.

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L'Unsa ferroviaire (deuxième syndicat) dira «avec véhémence» au Premier ministre qu'il sera «impossible» de «négocier une convention collective du secteur ferroviaire digne de ce nom» avant le 1er janvier 2020, une date «vraiment prématurée», a critiqué son secrétaire général, Roger Dillenseger. «Dix-huit mois, c'est juste insuffisant» et l'UTP (Union des transports publics et ferroviaires, organisation patronale) juge aussi ce délai trop court, a-t-il assuré. SUD-Rail (troisième syndicat) refusera de négocier «des accompagnements» au projet gouvernemental, dont il réclame «le retrait», et organise une manifestation lundi matin à Paris, devant les Invalides.

«En cas d'échec» à Matignon, les syndicats lanceront une «journée sans cheminots, sans train» le 14 mai, a rappelé la CFDT Cheminots, qui veut «une profonde et sincère négociation» pour «sortir de l'impasse».

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