Search

À Paris, Hidalgo réfléchit à se passer de l'Autolib'

Interviewée par Les Échos, la maire de Paris dit chercher des alternatives au service de voitures électriques, propriété du groupe Bolloré. Ce dernier réclame 40 millions d'euros par an aux collectivités en compensation du déficit cumulé.

L'Autolib' vit-il ses dernières années? Anne Hidalgo semble bien décidée à en finir avec le service d'autopartage de voitures électriques lancé en 2011 en Île-de-France. Dans une interview aux Échos , la maire de Paris se dit prête à «regarder ce qui se fait ailleurs». «Ce dispositif devait être rentable. Force est de constater qu'il ne l'est pas», constate-t-elle. «Sûrement a-t-il été percuté par d'autres évolutions technologiques et de la mobilité: les VTC, les scooters en libre-service, les vélos à assistance électrique... Le fait est qu'aujourd'hui, il est sérieusement questionné.»

» LIRE AUSSI - Autolib': Anne Hidalgo face à un nouveau fiasco

Par quoi ce service pourrait-il être remplacé? «Il y a des discussions avec différents constructeurs», indique la maire de Paris. «Il existe désormais des systèmes d'autopartage en free floating, comme le fait par exemple Renault. Beaucoup de constructeurs automobiles veulent innover à Paris et nous demandent de les accueillir et de les accompagner.» Et de préciser: «Je préférerais que les industriels tentés par ce type de système en assurent la gestion et la rentabilité.»

Bolloré demande 40 millions aux collectivités

Un désir qui n'est pas surprenant lorsque l'on sait que le groupe Bolloré, propriétaire des Autolib', vient de réclamer 40 millions d'euros par an à la mairie de Paris et à 97 communes d'Île-de-France. D'après lui, le déficit cumulé du service pourrait atteindre près de 293 millions d'euros en 2023, année de fin de la concession, selon des informations du journal Le Monde . Car la société, lors de l'élaboration du contrat avec les collectivités, avait conclu d'assurer les pertes du service, mais uniquement à hauteur de 60 millions d'euros au total. Le reste devait revenir à la charge des communes en fonction du nombre de bornes Autolib sur leur territoire. Dès 2016, le groupe avait adressé au syndicat mixte Autolib' Vélib' Métropole (SAVM) un premier plan d'affaires déficitaire de 179.3 millions d'euros. Celui-ci l'avait alors contesté, audit externe à l'appui.

» LIRE AUSSI - Gratuité des transports à Paris: les différentes pistes envisagées par Anne Hidalgo

«La somme demandée par l'entreprise est extravagante», balaie Anne hidalgo dans les Échos. Il est hors de question que les communes, et donc les contribuables, la prennent à leur charge». Impossible pour l'heure de savoir si les communes devront répartir ce montant dans leurs budgets respectifs. Mais quelle que soit l'issue des discussions entre la société de Vincent Bolloré et les collectivités, la maire de Paris se dit prête à expérimenter de nouvelles formes de mobilité, bien avant 2023. «Il n'y a aucune raison d'attendre», lâche-t-elle.

Let's block ads! (Why?)

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/06/03/20002-20180603ARTFIG00108--paris-hidalgo-reflechit-a-se-passer-de-l-autolib.php

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "À Paris, Hidalgo réfléchit à se passer de l'Autolib'"

Post a Comment

Powered by Blogger.