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Ex-magasins Dia : les salariés fixés sur leur sort ce lundi

La direction devrait confirmer, lors d'un CCE ce lundi, que seuls une vingtaine de magasins ont reçu une offre de reprise ferme sur les 273 voués à être cédés ou fermés. Près de 2000 emplois sont concernés. La CGT appelle à la grève pour dénoncer cette «casse sociale».

La restructuration des ex-magasins Dia de Carrefour est sur le point d'être finalisée. Ce lundi, le comité central d'entreprise (CCE) de Carrefour Proximité va donner son avis sur le projet de cession ou de fermeture de 273 de ces magasins de proximité. Il devrait à cette occasion confirmer que seuls 29 magasins ont reçu une offre ferme de reprise et que 24 autres dossiers sont à l'étude, confie ce matin Frédéric Roux, délégué syndical central CGT proximité, au Figaro. Ce sont donc potentiellement 220 magasins qui fermeront leurs portes faute de repreneurs. Un peu moins de 2000 emplois sont concernés.

Ces magasins de proximité étaient entrés dans le giron de Carrefour en 2014. Mais ils enregistrent depuis une «perte structurelle de chiffre d'affaires malgré de lourds investissements», déplore la direction. Leur sortie du périmètre de Carrefour avait été annoncée par le PDG de l'enseigne, Alexandre Bompard, en janvier dernier. «Les annonces de ce lundi ne sont pas définitives. D'autres magasins pourraient venir allonger la liste car la direction se donne jusqu'au 28 juin pour nous dire si elle accepte ou non ces offres», prévient Frédéric Roux.

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Sans attendre la liste définitive des magasins fermés, la direction a négocié avec les syndicats les mesures d'accompagnement des salariés concernés. En avril dernier, Force Ouvrière (syndicat majoritaire), la CGC et la CFTC ont ainsi validé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui prévoit deux offres de reclassement en interne et une en externe. «Nous avons signé pour éviter qu'un accord a minima soit imposé. Il fallait être responsable vis-à-vis des salariés», explique Bruno Biguet, représentant syndical FO chez Carrefour proximité. Ce PSE devrait être mis en œuvre dès le 1er juillet, après validation par l'administration du travail (Direccte). À partir de cette date, la plupart des magasins baisseront leurs rideaux. Début septembre, les salariés devront choisir s'ils veulent s'inscrire dans le PSE ou non.

«Ce qui nous inquiète, c'est que parmi les salariés qui ont déjà fait part de leur souhait d'être reclassés, dans le cadre des mesures d'anticipation mises en place par la direction, peu l'ont été. Ça ne va assez vite aujourd'hui et on craint que cela empire à partir de septembre. Pour l'instant, la feuille de route n'est pas bien suivie», déplore Bruno Biguet. «Il faut absolument accélérer les choses. Les salariés sont dans l'incertitude depuis plusieurs mois. Les propositions de reclassement doivent être faites et il ne faut aucun licenciement sec. On va donc être vigilants», prévient ce dernier. De son côté, Carrefour souligne que 76 salariés ont déjà été reclassés en interne et que 240 candidatures sont étudiées. «Nous proposons trois offres à chaque salarié. Cela ne peut pas se faire en un jour mais nous mettrons les moyens nécessaires pour que cela se fasse de la meilleure façon possible. Notre intérêt est que chaque salarié conserve son travail», assure une porte-parole de l'enseigne.

Appel à la grève

La CGT, syndicat minoritaire au sein de l'enseigne, n'a pas souhaité signer le PSE. «Tout cela va trop vite. Carrefour ne peut pas prendre la décision de se séparer d'autant de salariés aussi rapidement. C'est de la casse sociale», dénonce Frédéric Roux. Il reproche également le «manque de transparence» de la direction dans la recherche de repreneurs. «29 offres seulement…on est loin du compte. Carrefour avait le droit de ne pas céder ses magasins aux concurrents mais ce n'est pas loyal vis-à-vis des salariés», affirme ce dernier. Le syndicat a adressé vendredi à la Direccte un courrier dans lequel il l'exhorte à se pencher sur les conditions dans lesquelles ces négociations sont menées. «Nos équipes ont été mobilisées en interne depuis des mois pour trouver des repreneurs. Mais nous avions dit que ces magasins étaient peu attractifs», réplique la porte-parole de Carrefour.

La CGT, qui espère attirer l'attention des clients sur l'importance des magasins de proximité, et celle des politiques sur le sort de ces salariés, appelle tous les employés des magasins concernés à faire grève à partir d'aujourd'hui. Des rassemblements sont prévus dans différentes enseignes à travers le pays. «On attend de la direction qu'elle reparte à la table des négociations. Il ne faut pas un PSE mais un GPEC [gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, ndlr] pour accompagner les salariés non pas vers un licenciement mais vers une réadaptation de leurs métiers. On a l'espoir d'y arriver», affirme Frédéric Roux. «On poursuivra notre combat jusqu'à ce que la Direccte donne son avis. Et après ça, si elle valide le PSE, il faudra aller aux prud'hommes. La CGT entend bien lancer cette démarche», prévient-il.

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